Le Boeing de Malaysia Airlines aurait continué à voler après sa disparition

Par latribune.fr  |   |  850  mots
Mardi l’armée malaisienne a indiqué que l'avion a volé pendant plus d'une heure après avoir disparu des écrans radars samedi vers une heure du matin. Ce mercredi, l'armée revient sur ses propos mais indique néanmoins qu'un signal a été enregistré dans le détroit de Malacca, une heure après sa disparition. L'avion est toujours introuvable.

De quoi renforcer le mystère du vol MH 370. Et d'écarter la thèse de la désintégration de l'avion en vol ou de son explosion que n'a d'ailleurs pas repéré les radars espions des Etats-Unis. Selon l'armée malaisienne mardi, le Boeing 777 de Malaysia Airlines, disparu samedi avec 239 personnes à bord, a volé pendant plus d'une heure après avoir disparu des écrans radars samedi vers une heure du matin, alors qu'il volait à une altitude de 35.000 pieds (10.670 mètres) à mi-chemin de la ville de Kota Bharu, sur la côte orientale malaisienne, et la pointe sud du Vietnam.

Changement de trajectoire

Selon une source militaire de Kuala Lumpur, l'appareil aurait par ailleurs changé de trajectoire et pris la direction ouest vers le détroit de Malacca, loin de l'endroit où il a adressé son dernier signal aux contrôleurs aériens civils.

"Il a changé de direction après Kota Bharu et volé à plus basse altitude. Il est allé vers le détroit de Malacca", a dit un responsable militaire à Reuters. Le détroit de Malacca, à l'ouest de Kuala Lumpur, sépare la Malaisie continentale de l'île indonésienne de Sumatra. Or, l'appareil avait pris après son décollage de Kuala Lumpur la direction du nord-est pour se rendre en Chine.

Altitude plus basse

Cité mardi par un journal malaisien, le chef de l'armée de l'air, Rodzali Daud, a déclaré que le Boeing a été détecté pour la dernière fois par un radar militaire à 02h40 samedi, près de l'îlot de Pulau Perak, dans le nord du détroit de Malacca. Il volait alors à 9.000 mètres, a-t-il ajouté".

L'heure donnée par Rodzali signifie que le vol MH370 aurait volé une heure 10 minutes après avoir disparu des écrans de contrôle, sur une distance d'environ 500 km, avec un transpondeur éteint. La Malaisie a étendu au détroit de Malacca ses recherches jusqu'ici limitées à la mer de Chine du Sud.

Ce mercredi, le général Rodzali Daud démenti les informations d'un média malaisien affirmant la veille, en le citant, que le radar avait détecté l'appareil au-dessus du détroit de Malacca entre la péninsule malaisienne, sur sa côte ouest, et l'île indonésienne de Sumatra. Mais il a maintenu la possibilité d'un demi-tour en vol. "C'est ce qui explique que les opérations de recherche et de sauvetage aient été étendues".

L'armée de l'air malaisienne n'a pas présenté publiquement les analyses radars qu'elle invoque pour soutenir l'hypothèse d'un demi-tour impromptu de l'appareil. Néanmoins, le chef de l'état-major de l'armée de l'air a fait état de l'enregistrement d'un signal d'un vol (sans affirmer qu'il s'agissait de l'MH 370) à 2h15 heure locale, au nord-ouest de l'île de Penang, de l'autre côté de la Malaisie, dans le détroit de Malacca.

Le Vietnam agacé

L'hypothèse d'un changement brutal de cap, vers l'ouest, et la confusion autour de l'endroit supposé ou possible de la disparition de l'appareil ont par ailleurs convaincu le Vietnam de suspendre "temporairement" ses recherches aériennes et de réduire ses recherches navales en mer de Chine méridionale.

"Le jour où nous avons perdu le contact avec le vol, nous avons informé la Malaisie que nous avions remarqué que l'avion avait fait demi-tour vers l'ouest", a déclaré le vice-ministre des Transports Pham Quy Tieu. "La Malaisie n'a pas répondu. Nous avons demandé aux autorités malaisiennes deux fois, mais elles ne nous ont pas encore répondu", a-t-il affirmé.

 Gros moyens déployés

Aucun signal de détresse n'a été envoyé par l'équipage. L'avion n'a pas non plus envoyé de messages automatiques ACARS au centre de maintenance de la compagnie. Aucun débris n'a été repéré malgré la mise en place de gros moyens pour localiser l'appareil. La Chine, qui compte 154 ressortissants parmi les passagers, a déployé dix satellites qui s'ajoutent aux dizaines de navires et avions mobilisés.

La piste de l'attentat se dégonfle

La piste de l'attentat est quant à elle fragilisée. Les deux passagers qui avaient embarqué avec des passeports volés ne semblent pas liés à des groupes terroristes, selon Interpol.

"Plus nous recevons d'informations, plus nous sommes enclins à conclure que ce n'est pas un incident terroriste", a déclaré le secrétaire général de l'organisation policière basée à Lyon, Ronald K. Noble.

Les deux hommes ont utilisé des passeports iraniens pour un vol entre Doha et Kuala Lumpur ont ensuite utilisé des passeports volés à des ressortissants italien et autrichien en 2012 et 2013 pour le vol Kuala Lumpur-Pékin. Ils étaient âgés respectivement de 18 et 29 ans.

"L'un d'eux se rendait à Francfort pour retrouver sa mère, il s'agit d'un trafic d'êtres humains et non pas de terrorisme", a expliqué le secrétaire général. "On a pu savoir, auprès de ceux qui connaissaient ces personnes, qu'ils cherchaient un statut de réfugié à la recherche d'une vie meilleure, on a ainsi pu exclure une intention criminelle."