"Eh bien bonne nuit" : des dernières paroles mystérieuses à bord du MH370

Par latribune.fr  |   |  575  mots
Les autorités malaisiennes soulignent que les antécédents de toutes les personnes à bord, soit 239, sont passés au peigne fin: pilotes, équipage, passagers, et même les mécaniciens au sol ayant travaillé sur l'avion avant son décollage. (Reuters/Damir Sagolj)
"Eh bien bonne nuit" : Pourquoi les derniers mots, a priori anodins, reçus du MH370 disparu depuis plus d'une semaine par le contrôle aérien, intriguent-ils autant ?

Le Boeing de Malaysia Airlines, disparu depuis plus d'une semaine, n'en finit plus d'intriguer. L'enquête autour du vol MH370 se resserre autour des pilotes, la Malaisie ayant confirmé que les derniers mots provenant du cockpit - un anodin "Eh bien bonne nuit" -, avaient été prononcés après la fermeture délibérée d'un système clé de communication.

Système de communication coupé

Le ministre malaisien des Transports Hishammuddin Hussein avait précisé la veille que les derniers mots reçus par le contrôle aérien avaient été prononcés alors que le système de communication ACARS avait été délibérément coupé. Les autorités n'ont pas révélé l'identité de l'auteur de ces mots, mais l'hypothèse est qu'il savait que l'ACARS venait d'être désactivé.

Quatorze minutes après la fermeture de ce système, c'était au tour du transpondeur (qui transmet les informations sur la position de l'appareil) d'être désactivé. Puis l'avion s'est évanoui des écrans radars civils.

Vol pendant près de sept heures

Les données recueillies depuis lors permettent d'affirmer que l'avion a changé de cap à mi-chemin entre la Malaisie et le Vietnam, là encore de manière délibérée, et continué de voler pendant près de sept heures.

Des radars militaires malaisiens avaient détecté un signal cette nuit-là, plus tard identifié comme provenant du vol MH370. Aux Etats-Unis, dont plusieurs experts participent à l'enquête, le président de la commission de Sécurité Intérieure à la Chambre des représentants, Michael McCaul, a estimé que les informations des derniers jours "mènent au cockpit, avec le pilote et le co-pilote".

Avion transformé en "missile de croisière"

"En se basant sur les informations reçues de la sécurité intérieure, du contre-terrorisme, du renseignement, il s'est passé quelque chose avec le pilote", a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision Fox News. Il a également émis l'hypothèse que l'avion ait été détourné et caché pour servir plus tard de "missile de croisière".

Les autorités malaisiennes soulignent que les antécédents de toutes les personnes à bord, soit 239, sont passés au peigne fin: pilotes, équipage, passagers, et même les mécaniciens au sol ayant travaillé sur l'avion avant son décollage de Kuala Lumpur, le 8 mars peu après minuit, à destination de Pékin.

Le gouvernement malaisien a souligné dimanche que les deux pilotes n'avaient pas demandé à travailler ensemble sur ce vol. Aucun débris n'a été retrouvé, dans ce qui est l'un des plus grands mystères de l'aéronautique moderne.

Trois enquêteurs français

Vingt-cinq pays participent désormais aux recherches, sur terre et sur mer, et via échanges de données radars et satellites. La France a envoyé trois enquêteurs spécialisés. Un signal satellitaire situe l'appareil, il y a neuf jours, le long d'un arc septentrional allant du nord de la Thaïlande à l'Asie centrale, ou le long d'un arc méridional, de l'Indonésie au sud de l'Océan indien.

Les révélations de ce week-end - changement de cap et désactivation délibérés, poursuite du vol pendant sept heures - ont plongé dans le désarroi les proches des personnes à bord, qui se raccrochent parfois à l'infime espoir que l'avion ait pu atterrir quelque part.

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