Chantier naval : Saint-Nazaire remporte un contrat de 1,5 milliard d'euros

Par latribune.fr  |   |  496  mots
Le construction des deux paquebots pour MSC représente 16 millions d'heure de travail pour les chantiers de Saint-Nazaire. (Photo : Reuters)
Les chantiers bretons ont été choisis par l'armateur MSC Croisières, avec qui ils ont un partenariat historique, pour construire les paquebots "les plus grands jamais construits par un armateur européen". Deux autres paquebots sont en option. L'État a joué un rôle dans l'attribution du chantier.

Bouffée d'air pour Saint-Nazaire. L'armateur italo-suisse MSC Croisières a choisi les chantiers STX France de la ville bretonne pour faire construire ses deux prochains paquebots géants. Un investissement qui représente la somme d'1,5 milliard d'euros, avec une option pour deux paquebots supplémentaires, "ce qui doublerait la somme, à 3 milliards d'euros", a déclaré à l'AFP le directeur général France du croisiériste. 

Cette commande est la plus importante de l'histoire de MSC Croisières, dont l'ensemble de la flotte actuelle de 12 bateaux est issue de Saint-Nazaire.

16 millions d'heure de travail

Pour les chantiers français, c'est une bouffée d'air cruciale. "Les deux paquebots vont représenter 16 millions d'heures de travail pour les chantiers", précise Erminio Eschena, directeur général de MSC Croisières pour la France, la Belgique et le Luxembourg.

Cette commande "donne une sécurité pour 2.000 employés pour plusieurs années", s'est félicité le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, interrogé sur France Info

Chacun des paquebots aura une longueur maximale de 315 mètres, pour 43 mètres de large, et pourra accueillir 5.700 passagers et 1.700 membres d'équipage, avec à son bord 2.250 cabines.

"Ces bateaux d'une nouvelle génération figureront parmi les plus grands du monde en termes de capacité. Ce sera même les plus grands jamais construits par un armateur européen", a ajouté Erminio Eschena.

Contrats en série

Les bonnes nouvelles s'accumulent ces derniers temps pour les chantiers de Saint-Nazaire, qui emploient 2.000 salariés et font travailler environ 4.000 sous-traitants à pleine charge.

Ils avaient décroché en janvier un contrat de 270 millions d'euros auprès de la compagnie bretonne Brittany Ferries pour construire l'un des plus grands ferries "écologiques" du monde, au gaz naturel.

L'américain Royal Caribbean Cruises pourrait en outre passer commande d'un deuxième paquebot de la famille Oasis, dont le premier exemplaire construit par STX France avait coûté un milliard d'euros. Une option avait été posée pour un deuxième et la date limite approche.

Le rôle de l'État, "remarquablement joué"

Ce contrat majeur était en bonne partie suspendu à la signature d'un accord de compétitivité aux chantiers STX France, qui a finalement été entériné fin janvier après un bras de fer avec certains syndicats dont la CGT. La direction des chantiers avait fait valoir que, faute d'un tel accord, le conseil d'administration de l'entreprise ne donnerait pas son feu vert à de nouvelles commandes au prix réclamé par le client.

Le DG France de MSC s'est félicité du comportement de l'État qui "a remarquablement joué son rôle, en accompagnant à la fois la réflexion de Saint-Nazaire sur l'accord de compétitivité, et le montage de la structure financière". La France est actionnaire de STX France et à 33,3% des Chantiers de Saint-Nazaire (les 66,6% restants appartenant à STX Europe).

Le premier des deux nouveaux bateaux de MSC Croisières doit être livré au premier semestre 2017 et le suivant au premier semestre 2019.