Quand Air France manifeste contre Air France

Par latribune.fr  |   |  302  mots
Les inquiétudes des syndicats de pilotes se cristallisent autour d'une compagnie à bas coût paneuropéenne qui imposerait à ses pilotes des contrats de statut local, soulevant un risque de "dumping social", selon eux.
Face à la grève des pilotes d'Air France en place depuis le 15 septembre, des personnels au sol et d'escale, agents de maintenance, techniciens, quelques pilotes et des commerciaux de l'entreprise se sont réunis devant le siège de la compagnie aérienne.

"Les pilotes au boulot ! Non à la grève." De 500 à 600 salariés d'Air France se sont rassemblés mercredi midi dans un "mouvement spontané" devant le siège de la compagnie aérienne à l'aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle, pour dire leur opposition à la grève des pilotes en cours depuis le 15 septembre

"Une minorité de nantis" incomprise

"On a su relever l'entreprise en se serrant la ceinture pendant des années, et une minorité de nantis met tout en danger. Les pilotes parlent de dumping social, mais ce n'est que pour eux, c'est un mouvement ultra-corporatiste", a expliqué à l'AFP Jean-Pierre Bernasse, agent au sol "en colère" qui travaille depuis 36 ans chez Air France.

     | Lire Air France, pourquoi "l'après-grève" sera plus dur que la grève

"Aujourd'hui je ne me sens pas le droit de confisquer les fruits des efforts faits par 56.000 salariés de l'entreprise depuis des années", commente sous les applaudissements des manifestants, Jérôme Cormouls,commandant de bord A320.

Une feuille de papier "non à la grève" épinglé à la boutonnière de son uniforme, il explique à l'Agence France Presse "ne pas comprendre le projet de mes collègues pilotes, je ne comprends pas qu'on fasse grève contre la croissance."

"Un déni de la réalité économique du low-cost"

Interrogé par l'AFP sur la mise en place d'un contrat unique aux conditions d'Air France pour tous les pilotes, réclamé par les grévistes, Paul Thevenon, commandant A320 estime que "le contrat unique est un déni de la réalité économique du low-cost".

     | Lire Air France: cafouillage sur l'abandon du projet Transavia Europe

Et d'ajouter :

"À part le développement sur le marché du loisir européen, les compagnies aériennes classiques n'ont pas d'autres moyens, si nous ne prenons pas ce marché, d'autres le prendront."