La SNCM supprimerait entre 800 et 1.000 emplois

Par latribune.fr  |   |  370  mots
La compagnie maritime SNCM relie le continent à la Corse.
La compagnie diviserait ses effectifs par deux dans le cadre d'un nouveau "schéma d'exploitation". Les syndicats y voient la main de l'actionnaire Transdev...

La direction de la SNCM a présenté mardi aux représentants des salariés de la compagnie maritime en difficulté un nouveau "schéma d'exploitation" prévoyant notamment la suppression de 800 à 1.000 emplois lors d'une réunion en préfecture des Bouches-du-Rhône, a-t-on appris de sources syndicales. La société qui opère entre le continent et la Corse emploie actuellement 2.000 personnes dont 400 CDD. La SNCM doit rembourser près de 440 millions d'euros d'aides gouvernementales jugées illégales par Bruxelles.

Un "coup de force" de l'actionnaire ?

Les syndicats estiment que ce projet est l'oeuvre des actionnaires (Transdev notamment) qui opterait pour un redressement judiciaire. L'opérateur de transports en commun juge en effet que c'est une des solutions pour sortir la compagnie de l'impasse. Les syndicats évoquent même un "coup de force".

De source syndicale citée par Reuters, on précise que Transdev a menacé de faire jouer une clause de remboursement anticipé d'avances sur trésorerie pour accélérer une cessation de paiement de l'entreprise et demander son placement sous la protection du tribunal de commerce de Marseille. Et de dénoncer l'attitude du gouvernement "qui se comporte comme un patron-voyou".

"Cela relève du pénal"

Selon Frédéric Alpozzo, les actionnaires ont fait planer la menace d'aller "par la force" vers le redressement judiciaire, si la Caisse des dépôts (coactionnaire avec Veolia de Transdev, principal actionnaire de la société, ndlr) retirait sa ligne de crédit à la compagnie. "Cela relève du pénal", a-t-il dénoncé : "On est dans une faillite et un démantèlement organisés par l'actionnaire et par l'Etat au profit de Corsica Ferries", le concurrent de la SNCM. "Le médiateur, en introduction comme en conclusion de cette réunion, a constaté qu'il n'avait pas les moyens de sa mission si tout se décide chez Transdev", a déploré en écho Maurice Perrin.

Une nouvelle réunion est programmée le 28 octobre, dans le cadre de ce processus enclenché en juillet par le médiateur du gouvernement pour sortir d'une grève de 17 jours ayant paralysé le trafic de la compagnie entre la Corse et le continent en pleine saison touristique.