Air France, ce rendez-vous avec les pilotes à ne pas rater

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  451  mots
Le 3 décembre, les pilotes se prononceront sur les conditions du détachement d'Air France pour travailler chez Transavia. Le lendemain, le SNPL élira son président et son équipe. Aujourd'hui les opposants à ce projet d'accord de détachement tiennent la corde. Vendredi 28 novembre, une majorité d'opposants a été élue au conseil du SNPL.

Référendum des pilotes d'Air France le 3 décembre sur le contrat de détachement chez Transavia; le lendemain, 4 décembre, élection du président et du bureau du SNPL Air France (majoritaire). Ainsi, plus de deux mois après la fin de la plus longue grève de ses pilotes, la compagnie a de nouveau rendez-vous avec ses pilotes. L'issue de ces deux échéances électorales dessinera le développement, dans la douleur ou pas, de Transavia, ainsi que les contours du dialogue social entre la direction et les syndicats de pilotes avec, par ricochet, des conséquences inévitables sur les autres catégories de personnel. Ceci à l'heure où Air France va devoir prendre des mesures drastiques pour diminuer ses coûts.

Vote massif pour le président sortant du SNPL...

La première étape de cette semaine cruciale s'est déroulée vendredi dernier avec l'élection du conseil syndical du SNPL Air France, qui élira le 4 décembre son président et son bureau (le 3 l'élection portera sur le président du SNPL national). Le résultat s'annonce indécis.

Médiatisé en septembre pour avoir mené la grève des pilotes, Jean-Louis Barber, le président sortant du SNPL Air France, qui a négocié le texte avec la direction, a fait l'objet d'un vote massif en sa faveur. Des 62 candidats pour siéger à ce conseil qui comprendra 44 membres, il est sorti en tête avec 600 voix, soit près de la moitié des votants, qui devaient cocher 30 noms.Jean-Louis Barber ne compte pas se représenter selon plusieurs proches.

...mais les opposants ont la majorité

Pour autant, une majorité d'opposants s'est dessinée vendredi dernier au conseil: 24 d'entre eux ont en effet été élus sur 44. Emmenée par Yannick Floch, Philippe Evain et Paul Farges, cette équipe tient aujourd'hui la corde pour prendre les commandes du SNPL.

Pour autant qu'en sera-t-il jeudi ? Le résultat du référendum va-t-il changer la donne? Difficile en effet d'élire un président opposé à l'avis général des pilotes.

Si le "oui" l'emporte, Air France pourra développer Transavia au-delà de 14 avions (limite actuelle). Ce serait une réelle avancée pour Air France, même si tous les observateurs s'accordent sur le fait qu'il faudra très vite réduire les coûts de Transavia pour qu'elle puisse rivaliser avec les leaders du marché low-cost comme Easyjet, Ryanair ou Vueling.

Au contraire, si les pilotes disent "non", l'affaire sera très compliquée. Air France devra sortir du tiroir un plan B: sera-ce le projet de créer une "Transavia bis" pour contourner un refus des pilotes, maintes fois évoqué par la direction?