La justice britannique pousse Eurotunnel à se séparer de MyFerryLink

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  316  mots
Jugeant excessif le niveau de concurrence dans le transport transmanche, la justice britannique a donné six mois à MyFerryLink pour cesser d'opérer.
La compagnie maritime française MyFerryLink (ex-SeaFrance) s'est vue interdire en appel de desservir Douvres par les autorités britanniques. La direction d'Eurotunnel a dénoncé une décision qui "porte atteinte à la liberté d'entreprendre".

Une décision "contrainte". Eurotunnel a annoncé vendredi 9 janvier qu'il allait chercher un repreneur pour sa filiale MyFerryLink après la confirmation par la justice britannique de l'interdiction faite à la compagnie maritime de relier Calais à Douvres.  La direction d'Eurotunnel a dénoncé une décision "illogique" du Tribunal d'appel de la concurrence (CAT) et qu'il chercherait un repreneur pour la compagnie.

"Elle réduit la concurrence sur le détroit et porte atteinte à la liberté d'entreprendre. Le CAT contraint le Groupe à se retirer de cette activité [...] MyFerryLink est une réussite industrielle et commerciale [...] Compte tenu de la position britannique, son avenir se jouera maintenant en dehors du groupe", a déclaré Jacques Gounon, PDG d'Eurotunnel, dans un communiqué.

Six mois pour cesser d'opérer

Jugeant excessif le niveau de concurrence dans le transport transmanche, la justice britannique a donné six mois à MyFerryLink pour cesser d'opérer, confirmant la position de l'autorité de la concurrence britannique. L'opérateur du tunnel sous la Manche avait fait appel d'une décision jugée "aberrante" susceptible selon lui d'entraîner une hausse des prix et menaçant quelque 600 emplois.

"Durant cette période, la Compagnie maritime continuera à opérer sur la ligne transmanche, offrant à sa clientèle un même service de qualité", a-t-elle assuré dans un communiqué distinct de celui d'Eurotunnel. Déficitaire, l'entreprise pourrait atteindre l'équilibre en 2015 si elle poursuit son activité, avait expliqué en mars le PDG d'Eurotunnel.

"Profondément injuste", selon le secrétaire d'Etat chargé des transports

Le secrétaire d'Etat chargé des transports Alain Vidalies a qualifié vendredi de "profondément injuste" la décision des autorités britanniques d'interdire à la compagnie maritime française MyFerryLink d'opérer depuis le port de Douvres.

Dans un communiqué, il a par ailleurs promis que "la détermination du gouvernement français à trouver une solution pour permettre la poursuite de l'activité de MyFerryLink est totale".