Accord de fin de conflit chez ADP : les baisses de rémunération demeurent mais seront limitées dans le temps

Par latribune.fr  |   |  587  mots
(Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
La direction du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly, a signé mardi soir un accord de fin de conflit avec les syndicats CFE-CGC et Unsa, après plusieurs journées de grève contre un projet de baisse des rémunération. Celui est maintenu mais la baisse est encadrée et limitée dans le temps.

Les voyageurs peuvent souffler. Ce mardi, la direction du gestionnaire des aéroports parisiens a signé un accord de fin de conflit avec les syndicats CFE-CGC et Unsa, après plusieurs journées de grève contre le plan d'adaptation des contrats de travail (PACT) et le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui l'accompagne. Ce PACT prévoyait une baisse ou une suppression de primes, entraînant, selon la direction, une baisse de la rémunération de 4 à 8%. En cas de refus de modification de leur contrat de travail, les salariés risquaient un licenciement via un PSE. Un projet contre lequel s'était opposé le comité social et économique (CSE) le 21 mai.

A défaut d'avoir pu contraindre la direction de retirer le PACT, les syndicats ont obtenu son aménagement et le retrait de la clause de mobilité géographique"génératrices de temps de trajets supplémentaire". La CGT n'a pas signé l'accord et a maintenu son appel à la grève. L'accord est néanmoins valable dans la mesure où la CFE-CGC et l'Unsa sont majoritaires. `

Encadrement des baisses de rémunération

Pour l'Unsa, ce "protocole de fin de grève ne satisfera pas toutes (ses) demandes". Mais "il permettra la limitation de la modération salariale et annulera la clause de mobilité géographique prévue dans le projet PACT, entre autres", a réagi auprès de l'AFP Laurent Garssine, secrétaire général de l'Unsa chez ADP.

L'accord trouvé ce mardi va permettre de "sortir du conflit, d'apporter un certain nombre de garanties aux salariés", a souligné le directeur général exécutif du groupe ADP, Edward Arkwright. Il "encadre la mise en œuvre du projet PACT" et "donne de la visibilité" aux salariés, a-t-il ajouté. Le texte apporte des "garanties sur l'encadrement des baisses de rémunération et leur limitation dans le temps" et inclut "la renonciation à la clause de mobilité géographique" initialement prévue, a précisé Edward Arkwright

Résultat : avec cet "encadrement", les salariés "sont assurés qu'ils ne perdront pas plus de 5% en 2021 (et) en 2022", puis pas plus de "4% en 2023", avec "garantie de retrouver leur rémunération de 2019 au plus tard en 2024, sans condition".

Impact de la pandémie

Pour la direction, le PACT est nécessaire pour réaliser des économies alors que la pandémie de Covid-19 a plombé le transport aérien et l'activité du groupe détenu à 50,6%par l'État. Le groupe a vu son chiffre d'affaires plonger de 48% au premier trimestre 2021, à 474 millions d'euros. Au cours de cette période, ses plateformes parisiennes de Roissy-Charles de Gaulle et d'Orly n'ont accueilli que 4,7 millions de passagers, soit 75,1% de moins que l'an passé.

Face à cette crise, la direction avait signé en décembre, avec les trois syndicats représentatifs, un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) prévoyant 1.150 départs de salariés en 2021, dont 700 non remplacés.

Cet accord intervient alors que le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait récemment appelé la direction et les syndicats à trouver un terrain d'entente. "Je fais confiance à Augustin de Romanet (ndlr: le patron d'ADP) et aux syndicats" pour trouver une solution", avait-il dit il y. a une dizaine de jours, en rappelant qu'"il n'y a pas eu de départ contraint à ADP" et que le groupe a pu bénéficier du chômage partiel et "a les moyens en l'état de ses finances, d'assumer la sortie de crise et sa reconquête".