Air France : ping-pong entre Macron et Royal

Par latribune.fr  |   |  387  mots
Quatre jours après les débordements, Air France renoue le dialogue avec les pilotes vendredi matin. Un premier pas vers une reprise des négociations pour éviter d'appliquer la totalité du plan de 2.900 suppressions de postes annoncé.
Les négociations entre la direction d'Air France et les syndicats ont finalement repris ce vendredi matin, mais les désaccords politiques se poursuivent... au sein même du gouvernement. Si Macron n'hésite pas à qualifier les auteurs des violences de "personnes stupides", Royal plaide pour la reprise du dialogue.

Les images des dirigeants d'Air France torse nu, escaladant un grillage ont fait le tour du monde. Le lendemain, la presse internationale s'interroge sur l'impact de ces événements pour l'image de la France, tout en cultivant les clichés. A l'instar de l'agence de presse Associated Press qui décrit, dans sa dépêche, une France "où les syndicats" prennent "parfois les patrons en otage pour défendre leur point de vue".

Lors d'un entretien accordé à CNN jeudi 8 octobre, Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie, a confié que ces "violences" étaient l'oeuvre de "quelques personnes isolées, extrêmement violentes". Tout en prenant le soin de préciser à la télévision américaine qu' "il ne s'agit pas de la France, (qu') il s'agit de personnes stupides" et qu'elles "seront condamnées pour cela".

Il a également rappelé au journaliste Jim Bittermann que "le gouvernement a soutenu la direction" et que "tous les syndicats, au fond, ont condamné ces actes".

Ségolène Royal favorable à un médiateur

Après ces déclarations, la ministre de l'Écologie et de l'Environnement, Ségolène Royal, qui a également la tutelle des Transports, appelle à davantage de réflexion, et à l'apaisement quatre jours après les débordements. Vendredi matin, sur le plateau de iTélé, elle demande  d'"éviter maintenant tous les mots qui blessent et ne servent pas la reconstruction d'une solution". Et lance une petite pique, directement adressée au ministre de l'Économie : "Chercher à opposer les salariés les uns aux autres, ça n'a jamais marché". Dont acte.

Ségolène Royal a de nouveau rappelé son souhait de nommer un médiateur pour trouver une issue au conflit social  :

Si le dialogue est difficile à renouer compte tenu de ce qui s'est passé, les dirigeants de l'entreprise et les organisations syndicales peuvent très bien se mettre d'accord sur le nom d'un médiateur qui réunirait un accord de toutes les parties prenantes et qui pourrait contribuer à renouer le fil du dialogue".

Les discussions entre la direction d'Air France et les représentants des deux syndicats de pilotes ont finalement repris en fin de matinée, dans les locaux de la compagnie aux Invalides.

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