Air France propose des contrats et salaires modulables... selon la productivité

Par latribune.fr  |   |  346  mots
"Si notre objectif est d'augmenter la productivité, on ne veut pas l'imposer à tout le monde", indique Xavier Broseta pour justifier la proposition de contrats de travail différenciés.
La compagnie aérienne a proposé aux pilotes des contrats mieux rémunérés s'ils choisissent de dépasser les objectifs fixés, ou moins bien payés s'ils ne prévoient pas de les atteindre. Air France pourrait élargir ce système aux hôtesses et aux stewards.

Après avoir présenté un plan de restructuration menaçant jusqu'à 2.900 emplois sur 2 ans, Air France veut pousser à un accroissement de la rentabilité. Le groupe propose des contrats de travail différenciés à ses salariés en fonction de leur productivité, indique son DRH Xavier Broseta dans une interview au Parisien daté de lundi 26 octobre.

"Dans le premier, le salarié accepte d'atteindre la productivité demandée, son salaire reste identique à celui d'aujourd'hui. Dans le deuxième, il travaille encore plus mais gagne plus. Dans le troisième, enfin, il peut refuser de suivre cette hausse de la productivité, mais alors sa rémunération diminue", explique Xavier Broseta au quotidien.

"On ne veut pas l'imposer à tout le monde"

"On a fait cette proposition aux pilotes, on peut l'étendre aux hôtesses et aux stewards. C'est sur la table", indique le responsable.

"Si notre objectif est d'augmenter la productivité, on ne veut pas l'imposer à tout le monde", indique Xavier Broseta pour justifier la proposition de contrats de travail différenciés.

"Notre stratégie est la bonne", assure Xavier Broseta

Xavier Broseta est, en outre, revenu sur les négociations entre la direction et les salariés.

"Syndicats et salariés ont du mal à comprendre qu'on leur demande de nouveaux efforts, alors qu'ils en ont déjà fait beaucoup. J'en ai conscience: en 4 ans, il y a déjà eu 6.500 départs", reconnaît le DRH.

Il souligne néanmoins qu'"aucun n'a été contraint" et que "notre stratégie est la bonne", ajoute-t-il. Pour le prouver, il met en avant les bénéfices que l'entreprise devrait dégager en 2015 alors que ses pertes d'exploitation s'élevaient à 572 millions d'euros en 2012, quand il est arrivé.

Il précise que cela ne suffit pas. "Ceux qui pensent qu'Air France survivra parce qu'elle gagne 100 millions d'euros par an se font des illusions", estime Xavier Broseta. "Aujourd'hui, en Bourse, nous valons un peu moins de 2 milliards d'euros. C'est peu." Et cela ne permet pas au groupe de se mettre à l'abri d'éventuels opérations de rachat hostiles, ajoute-t-il.