Alstom : appel à une opération "ville-morte" à Belfort après le message du PDG

Par latribune.fr  |   |  341  mots
L'entrée du site Alstom de Belfort.
La missive distribuée mardi aux salariés du site a provoqué la colère du maire de Belfort, et brouille le message de l’exécutif.

Damien Meslot, le député-maire (LR) de Belfort, a peu goûté au message envoyé mardi par le Pdg d'Alstom, Henri Poupard-Lafarge, aux salariés du site. Ce dernier leur assure qu'il est « impossible d'assurer un avenir pérenne » à l'usine belfortaine. Même si la communication d'Alstom a par la suite affirmé que le message avait été rédigé le week-end dernier, et qu'il ne constituait pas « une réponse aux annonces du gouvernement », le mal est fait.

« Profondément choqué » par ce nouveau rebondissement, Damien Meslot souhaite monter une opération « Belfort ville morte » le 24 septembre, en demandant aux commerçants de baisser leur rideau pendant une heure et demande aux habitants  « de se réunir autour des élus et des organisations syndicales ».

Manuel Valls persiste et signe

« Comment M. Poupart-Lafarge peut tenir ces propos avant même d'avoir rencontré les élus locaux et alors que le gouvernement s'engage dans le même temps à préserver le site « dans les mêmes proportions qu'aujourd'hui » ? » s'interroge l'élu. De fait, cette lettre du Pdg tombe bien mal, alors que plusieurs membres du gouvernement, tout comme le chef de l'Etat, ont martelé le même message depuis dimanche : le site de Belfort ne fermera pas.

Dernier en date à avoir pris la parole, le Premier ministre Manuel Valls n'a pas démenti la ligne de l'exécutif : « Je veux dire aux dirigeants d'Alstom qu'ils doivent oublier toute idée de fermer le site de Belfort et qu'ils peuvent compter sur l'Etat pour avancer », a-t-il expliqué mardi lors d'un déplacement à Verdun (Meuse). « Nous travaillons sur la commande publique (...) il y a un certain nombre de dossiers qui avancent bien », a poursuivi le Premier ministre.

Le gouvernement compte en effet sur plusieurs chantiers pour permettre à Alstom Belfort de survivre. Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux transports, en a détaillé plusieurs ce matin, pour aider Alstom à passer le trou d'air de commandes entre fin 2018 et 2022.

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(Avec AFP et Reuters)