Au moins 42 morts dans la collision entre un car et un camion à Puisseguin (Gironde)

Par latribune.fr  |   |  678  mots
Il s'agit de l'accident de la route le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune en Côte-d'Or, le 1er 1982. À l'époque, 53 morts, dont 44 enfants, avaient péri.
La collision frontale s'est produite sur la commune de Puisseguin, sur la route départementale 123, au nord de Bordeaux. Les deux véhicules se sont embrasés lors du choc. Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve se rendent sur les lieux.

Une collision entre un autocar et un camion a fait 42 morts et quatre blessés graves vendredi matin sur une route départementale de Puisseguin (Gironde), a indiqué la préfecture.

Deux des blessés sont sévèrement brûlés et deux autres souffrent de traumatismes crâniens, a précisé sur BFM TV le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Le bilan "pourrait s'alourdir dans les heures à venir", a-t-il ajouté, précisant que quatre personnes sorties indemnes de l'accident avaient été prises en charge par les secours.

Embrasement lors du choc

La collision frontale s'est produite sur la commune de Puisseguin, sur la route départementale 123, au nord de Bordeaux. Les deux véhicules se sont embrasés lors du choc, qui s'est produit quelques minutes seulement après le départ du car, a expliqué Pierre-Henry Brandet.

Le car transportait une cinquantaine de personnes -a priori des personnes âgées, selon les autorités- et se rendait dans les Landes, après être parti de la commune de Petit-Palais (Gironde), a précisé la préfecture.

Le gouvernement "totalement mobilisé"

"Le gouvernement français est totalement mobilisé sur cette terrible tragédie", a déclaré François Hollande en marge d'un déplacement à Athènes, se disant "plongé dans la tristesse".

Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, initialement attendus ce vendredi à Moirans (Isère), théâtre de violences mardi, se rendront dans la matinée sur le lieu de l'accident. Ils seront accompagnés du secrétaire d'Etat aux transports, Alain Vidalies.

"Le déplacement à Moirans est reporté", a-t-on indiqué dans l'entourage de Manuel Valls.

Jéhanne Collard, avocate spécialisée dans le droit des victimes, fait néanmoins remarquer:

"A un moment où le gouvernement entend développer les transports par car, il est indispensable de faire toute la lumière sur les causes de cet accident. S'il s'avère que le virage où il a eu lieu était connu pour sa dangerosité, il faudra rechercher la responsabilité des élus qui ont laissé cette infrastructure dangereuse en place sans essayer de l'aménager".

L'accident de la route le plus meurtrier depuis 1982

Il s'agit de l'accident de la route le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune, en Côte-d'Or, où, dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1982, 53 morts, dont 44 enfants, avaient péri.

Cet accident avait été causé par un ralentissement de la circulation sur l'autoroute A-6 Paris-Lyon. Trois voitures arrivant trop vite sur la voie de gauche s'étaient rabattues sur la voie de droite entre deux autocars transportant une centaine d'enfants d'une colonie de vacances, tous originaires de la région de Crépy-en-Valois dans l'Oise, et qui se rendaient à Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie. Le premier car s'était arrêté sans encombre mais le second avait percuté à faible vitesse une des voitures dont le réservoir de carburant s'était éventré et aussitôt embrasé.

La question des choix "en matière d'infrastructures" posée

"Pour ceux qui connaissent bien cet endroit, ce qui est mon cas, l'endroit où a eu lieu l'accident, c'est un virage extrêmement dangereux qui est considéré comme très accidentogène", a souligné le député écologiste de Gironde Noël Mamère sur iTELE. "Ca doit nous interroger sur les choix politiques qui sont faits en matière d'infrastructures".

"Est-ce qu'on va continuer à dépenser des milliards pour des infrastructures qui sont souvent inutiles et qui n'accélèrent pas l'intermodalité, c'est-à-dire le fait qu'on mette les camions sur des trains, et pendant qu'on dépense comme un tonneau des danaïdes des milliards pour ces infrastructures, on n'entretient pas les routes départementales et on ne fait pas les travaux nécessaires dans les endroits que l'on sait déjà accidentogènes", a-t-il ajouté

(avec Reuters et AFP)

Publié le 23/10/2015 à 10:58. Mis à jour le 23/10/2015 à 12:03.