Entendus par Matignon, les taxis lèvent la grève

Par latribune.fr  |   |  483  mots
Manuel Valls a annoncé aux taxis qu'"une politique de contrôle pluridisciplinaire", pilotée par les préfets, serait mise en oeuvre "dès la semaine prochaine dans les 12 départements les plus concernés par la concurrence déloyale".
Le Premier ministre a appelé jeudi soir les taxis à "mettre fin au conflit" qu'ils mènent depuis trois jours, en annonçant un renforcement dans 12 départements des contrôles visant d'éventuelles violations de la loi par des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), accusés par les taxis de concurrence déloyale.

Seule une poignée d'irréductibles campaient encore Porte Maillot, dans l'ouest parisien, ce vendredi matin. La plupart des taxis ont en effet levé les barrières, suite à la réunion tardive, qui s'est déroulée de 20h30 à 23h30 environ à Matignon entre Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, le secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies, et l'ensemble des 17 organisations de taxis jeudi soir.

Lors d'une nouvelle réunion de près de trois heures avec les organisations professionnelles à Matignon, "le Premier ministre a indiqué aux fédérations des taxis que si la porte du gouvernement était toujours ouverte pour les écouter, il importait désormais de mettre fin au conflit, de rétablir un service de qualité pour tous les usagers, la liberté de circulation de tous et de trouver des solutions réalistes et durables", indique Matignon dans un communiqué.

Contrôles accrus dans 12 départements

Manuel Valls leur a annoncé que:

"Une politique de contrôle pluridisciplinaire", pilotée par les préfets, serait mise en oeuvre "dès la semaine prochaine dans les 12 départements les plus concernés par la concurrence déloyale".

Selon Matignon, il s'agit notamment de Paris et des trois départements de la petite couronne, et des départements des autres grandes villes de France: Rhône, Gironde, Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Alpes-maritimes et Nord.

Déclarer tous les chauffeurs et véhicules

La loi adoptée en 2014 impose aux VTC de déclarer tous les chauffeurs et véhicules qui ont utilisé leur plateforme électronique.

"Pour faciliter les contrôles, un travail sera conduit par le secrétaire d'Etat aux Transports pour améliorer l'identification des véhicules de transport avec chauffeurs", précise Matignon.

Un suivi chaque semaine avec Laurent Grandguillaume

Et une réunion de suivi de ces contrôles aura lieu chaque semaine avec le nouveau médiateur du conflit, le député PS Laurent Grandguillaume, qui devra d'ailleurs rendre sa copie plus vite que prévu, d'ici la fin du mois de février.

"Des lettres de mise en demeure" à "une vingtaine de plateformes"

Le député de Côte d'Or a salué vendredi matin sur RTL le "plan d'action immédiat" du Premier ministre, qui va notamment se traduire par "des lettres de mise en demeure" à "une vingtaine de plateformes". Il a précisé qu'il recevrait "à nouveau les acteurs mardi prochain".

Le Premier ministre a notamment avancé l'idée de restreindre à une ou deux régions la zone géographique d'action des VTC, comme c'est le cas pour les taxis, tout en reconnaissant que cette mesure avait un risque d'anticonstitutionnalité.

Enfin, Manuel Valls a confirmé ce qui avait déjà été annoncé mardi, à savoir que des aides financières seraient mises en places pour les taxis les plus en difficulté. Il pourrait s'agir d'étalements fiscaux ou de cotisations sociales, a-t-il dit.

(Avec AFP)