Gare Montparnasse : après un retour à la normale, la SNCF doit rendre des comptes

Par latribune.fr  |   |  562  mots
Suite à la panne, le nouvel exécutif a exprimé sa volonté de donner la priorité aux transports de la vie quotidienne, à l'entretien et à la modernisation des réseaux.
Ce mercredi, la situation est rétablie à la gare Paris-Montparnasse après trois jours de chaos. La panne a été identifiée et réglée mardi. Désormais, l'heure est aux explications pour la SNCF. Le gouvernement a d'ores et déjà demandé un rapport et a annoncé que la priorité allait être donnée à la modernisation des infrastructures existantes pour éviter une nouvelle pagaille.

Après trois jours de pagaille, le trafic des trains est revenu à la normale, ce mercredi matin. Au départ et à l'arrivée de la gare Paris-Montparnasse, "la situation est rétablie", a déclaré à l'AFP, un porte-parole de la SNCF. Le premier TGV de la journée, un Paris-Bordeaux à 6h10, est parti sans problème.

La SNCF avait identifié la veille le problème qui a engendré un chaos en plein chassé-croisé des vacanciers dans la gare parisienne desservant la Bretagne et la façade atlantique.

L'incident était dû à un "défaut d'isolement" dans l'alimentation électrique d'un poste de signalisation à Vanves (Hauts-de-Seine), à la sortie sud-ouest de Paris.

Le manque d'informations critiqué

Ces trois jours de perturbations majeures ont conduit le gouvernement à demander des comptes à la SNCF, notamment accusée de communication erratique, et Guillaume Pepy, le patron du groupe, a publiquement exprimé ses "regrets".

Il a reconnu que la SNCF n'avait "pas suffisamment informé les voyageurs sur les développements de l'incident". Le groupe n'avait pu assurer, mardi comme la veille, la circulation que de trois TGV sur quatre sur le réseau Atlantique, certains trains étant reportés sur la gare d'Austerlitz.

"Les clients n'ayant pas pu prendre leurs trains auront 60 jours pour se faire intégralement rembourser, quelles que soient les règles d'après-vente de leurs billets", assure l'entreprise.

Un rapport demandé par le gouvernement

La ministre des Transports, Elisabeth Borne, estime toutefois que le travail de la SNCF pour gérer cette crise n'a pas été "satisfaisant".

"Des pannes peuvent survenir; tout le monde le comprend. Mais l'information des voyageurs n'a pas été satisfaisante. Les usagers ont reçu des informations contradictoires", a-t-elle dit dans une interview au Parisien, publiée mercredi.

La SNCF publiera vendredi le rapport sur l'incident technique. Le document, demandé par la ministre des Transports, "sera accessible à tous sur notre site dès vendredi", a indiqué Guillaume Pépy dans une interview à Ouest France.

"Après enquête, nous détaillerons précisément les causes de l'incident et formulerons certaines recommandations, qui pourraient aller dans le sens de ce que propose le gouvernement", précise le patron de l'entreprise ferroviaire.

Priorité à l'existant

Le nouvel exécutif entend donner la priorité aux transports de la vie quotidienne, à l'entretien et à la modernisation des réseaux plutôt qu'au lancement de nouveaux grands projets dans les infrastructures de transport.

Cette orientation, tracée par Emmanuel Macron le 1er juillet à l'occasion de l'inauguration des deux nouvelles lignes à grande vitesse Paris-Rennes et Paris-Bordeaux, a été réaffirmée mardi par le Premier ministre Edouard Philippe.

"Il nous faudra (...) consacrer beaucoup plus de moyens à l'entretien des réseaux existants", a-t-il déclaré dans l'après-midi, lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat, en évoquant des "progrès considérables à faire" pour la SNCF.

Dans Le Parisien, Elisabeth Borne, précise :

"Nous sommes en train de réfléchir au modèle économique du ferroviaire pour permettre à la SNCF de se consacrer aux transports de la vie quotidienne et de proposer ses TGV à des prix abordables. Ce sera un des chantiers des assises sur la mobilité que je lancerai à la rentrée."

Guillaume Pepy déclare dans les colonnes de Ouest-France accueillir cette approche "avec beaucoup de ferveur". Et d'ajouter : "Je pense que c'est une orientation prioritaire pour la SNCF", estime-t-il.

(avec agences)