Gilets jaunes : Vinci prêt à faire un geste sur les péages autoroutiers

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  401  mots
(Crédits : Regis Duvignau)
Pour répondre à la demande de la ministre des Transports, Vinci se dit favorable à trouver des formules tarifaires pour les usagers qui utilisent les autoroutes dans le cadre de leurs déplacements domicile-travail.

Xavier Huillard, le Pdg du groupe Vinci, est prêt à faire un geste sur les tarifs des péages autoroutiers, comme l'a demandé la ministre des Transports Élisabeth Borne, qui a appelé mardi sur France Info les sociétés d'autoroutes "à la responsabilité et à prendre en compte les attentes des Français en termes de pouvoir d'achat".

"Nous sommes favorables au fait de trouver des formules montrant que nous ne sommes pas autistes", a déclaré ce mardi à Lisbonne Xavier Huillard, en marge de la signature d'un accord avec le gouvernement portugais pour l'extension des capacités aéroportuaires de Lisbonne. "Une réponse collégiale [de l'ensemble des sociétés d'autoroute, Ndlr] est la meilleure formule, a-t-il précisé.

Hausse théorique d'environ 1,9% en février

Alors que les contrats de concessions signés par l'État et les sociétés d'autoroutes prévoient le 1er février prochain une hausse théorique des péages de 1,8% à 1,9%, la ministre attend de la part des concessionnaires des propositions commerciales "mi-janvier", notamment sur les trajets domicile-travail. Une demande entendue par Vinci.

"Nous sommes prêts à imaginer des choses qui redonnent un peu d'air à ceux qui utilisent les autoroutes entre leur domicile et leur lieu de travail", a expliqué Xavier Huillard.

Les sociétés d'autoroutes pourraient ainsi généraliser des formules d'abonnements locales pour les déplacements pendulaires, comme c'est le cas par exemple à Toulouse.

Vu le calendrier serré, il ne peut y avoir des contreparties allongeant la durée des concessions, a-t-il précisé. "C'est un système intelligent, mais il demande des mois", a indiqué le Pdg de Vinci.

Pas de gel des tarifs

Élisabeth Borne a balayé l'idée d'un gel des tarifs des péages autoroutiers comme l'avait imposé Ségolène Royal en 2015.

"La très mauvaise idée, ça serait de refaire ce que qui a été fait en 2015 en annonçant un gel imposé par l'État, qui donne droit à compensation à ces sociétés concessionnaires, ce qui fait que c'est le pouvoir d'achat de demain qu'on ampute en faisant semblant de préserver le pouvoir d'achat d'aujourd'hui", a-t-elle indiqué.

Pour mémoire, le rattrapage sur quatre ans du gel décidé en 2015 doit notamment se traduire cette année par une augmentation des tarifs des péages de 0,25 point de pourcentage, incluse dans la progression prévue en 2019.

Fabrice Gliszczynski,
à Lisbonne