Jean-Paul Bailly chargé d'établir un constat partagé de la situation d'Air France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  406  mots
Jean-Paul Bailly est chargé de mettre en évidence les points d'accords et de désaccords qui existent entre les toutes les parties.
Jean-Paul Bailly a été nommé par le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, pour consulter les syndicats et le management dans le but d'établir un constat partagé de la situation d'Air France, source de conflits depuis plus d'un an.

"Il faut définir un schéma dans lequel nous nous mettons d'accord sur la situation actuelle et sur celle que nous voulons atteindre au cours des prochaines années, puis essayer de définir le chemin pour y arriver" : c'est ainsi que Jean-Marc Janaillac résumait début septembre sa méthode pour tenter de relancer Air France-KLM et Air France, complètement englués dans des guerres internes à tous les niveaux.

Constat partagé

Si un terrain d'entente peut être trouvé avec les syndicats sur le point d'arrivée, le point de départ s'avère quant à lui beaucoup plus compliqué, puisqu'il suppose un constat partagé de la situation de la compagnie que n'ont pas réussi à définir direction et syndicats depuis plus d'un an. Pour tenter d'y parvenir dans un délai très court, Jean-Marc Janaillac a demandé un coup de main à Jean-Paul Bailly, l'ancien PDG de la la RATP (1994-2002) et Président de La Poste entre 2002 et 2013. A la RATP, Il avait notamment mis en place un système d"alarme sociale" pour faciliter le dialogue avec les syndicats et diminuer les conflits sociaux.

Projet stratégique

L'auteur de "Réconcilier société et entreprises" rendra ses conclusions après le 20 octobre, moins de 15 jours avant la présentation du projet stratégique de Jean-Marc Janaillac au conseil d'administration.

Jean-Paul Bailly mettra en évidence les points d'accords et de désaccords qui existent entre les toutes les parties. Ses travaux s'ajoutent à ceux menés dans le même temps par le Boston Consulting Group, qui auditionne les syndicats sur certains sujets stratégiques. La synthèse des travaux servira à la réflexion stratégique de la direction.

Dialogue de sourds

Difficile d'imaginer qu'un constat soit davantage partagé aujourd'hui alors qu'il fait l'objet d'un dialogue de sourds depuis plus d'un an. Les positions entre la direction et les syndicalistes sont en effet à l'opposé. Pour certains syndicats, de nouveaux efforts de productivité  ne sont plus nécessaires depuis le retour aux bénéfices d'Air France l'an dernier. Les mêmes estiment par ailleurs que les écarts de compétitivité avec les autres compagnies proviennent uniquement du poids des charges en France et des taxes spécifiques qui pèsent sur le transport aérien français. Sans négliger ce volet, la direction pointe également les différences de productivité ou de rémunération entre Air France et ses rivaux.