L'« autosolisme », ce phénomène catastrophique pour le climat qui ne cesse de progresser, selon Vinci

Par latribune.fr  |   |  365  mots
Pour réaliser cette étude, le gestionnaire d'autoroutes Vinci a analysé ses banques d'images de caméra. (Crédits : REGIS DUVIGNAU)
Entre 7H00 et 10H00 à proximité de onze métropoles françaises, 14,8% des voitures comptaient plus d'une personne à bord et 87% entre 7H00 et 8H30. C'est le résultat d'une étude des réseaux d'autoroute Vinci qui ont analysé leurs caméras pour saisir les habitudes de transport des Français. Un enjeu d'ordre climatique quand les autoroutes représentent 25% des émissions de CO2 de l'ensemble des transports.

Les mobilités partagées sont encore loin d'être le moyen de transport central dans le quotidien des Français. Plus de 85% des automobilistes utilisent leur voiture seul le matin, d'après une étude publiée mardi par le gestionnaire de réseaux d'autoroutes Vinci. Le groupe a analysé les images de ses caméras présentes sur les autoroutes pour la deuxième édition de ce baromètre sur l'autosolisme.

Sur le million de véhicules analysés entre 7H00 et 10H00 entre mai et juin à proximité de onze métropoles françaises, seuls 14,8% des voitures comptaient plus d'une personne à bord. Le taux d' « autosolisme » culmine à 87% entre 7H00 et 8H30 puis commence à décroître pour atteindre 79% à 10H00.

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Le covoiturage en recul par rapport à l'automne 2021

Pire, l'« autosolisme » est même en forte augmentation au printemps par rapport aux premières analyses de Vinci à l'automne 2021. La proportion de conducteurs seuls dans leur voiture est montée à 98,6% sur l'autoroute A11 près de Nantes (+5,4%), 81,5% sur l'A10 au sud de Paris (+9,2%) ou encore ou à Toulouse avec +6 points.

« Le défi principal que révèle ce 2e baromètre reste la nécessité de faire diminuer l'autosolisme lors des déplacements domicile-travail. Nous sommes convaincus que les mobilités partagées peuvent être utilisées dans les déplacements domicile-travail: c'est à tous les acteurs de la mobilité, opérateurs, communautés, État, associations de voyageurs, de se concerter et d'apporter des solutions concrètes », souligne Amélia Rung, directrice du développement de Vinci Autoroutes.

Enjeu climatique

L'enjeu est d'ordre climatique, dans la mesure où le développement du covoiturage permettrait de réduire l'utilisation de voitures et in fine les émissions de CO2, notamment sur les axes autoroutiers. Les autoroutes représentent 1% du réseau routier français, mais 30% des distances parcourues et 25% des émissions de CO2 de l'ensemble des transports selon l'Union routière. Surtout, les mobilités partagées comme le covoiturage présentent l'avantage de faire diminuer le coût des trajets, en particulier de l'essence dans un moment de flambée des cours des hydrocarbures.