Menace sur les Jeux olympiques : la CGT-RATP dépose un préavis de grève jusqu'en... septembre

Par latribune.fr  |   |  565  mots
La CGT RATP a déposé un préavis de grève courant « du lundi 5 février 2024 à 19H00 au lundi 9 septembre 2024 à 08H00 ». (Crédits : Yves Herman)
La CGT-RATP, premier syndicat du transporteur public, mécontente de mesures salariales « insuffisantes » a déposé un préavis de grève courant du 5 février au 9 septembre, période comprenant les Jeux olympiques et paralympiques.

Les Jeux olympiques pourraient bien être perturbés par une grève à la RATP. Alors que syndicats et direction sont engagés dans les négociations annuelles obligatoires (NAO) et des discussions sur d'éventuelles primes pendant les événements sportifs de l'été à Paris, la CGT-RATP a constaté un « désaccord », dans une lettre envoyée au PDG Jean Castex.  Le syndicat a déposé un préavis de grève courant « du lundi 5 février 2024 à 19H00 au lundi 9 septembre 2024 à 08H00 » et couvrant « l'ensemble du personnel de la RATP, de chaque catégorie et de chaque service ».

« Quand on dépose un préavis de grève, c'est pour faire pression, mais il ne faut pas se laisser impressionner par la durée de ce préavis », a réagi Jean Castex, lundi soir au sortir d'un conseil d'administration exceptionnel de l'autorité organisatrice Ile-de-France Mobilités (IDFM). « Les négociations vont se faire. »

Parmi les revendications, indexation sur l'inflation et la semaine à 32 heures

Selon cette missive dont l'AFP a obtenu une copie et dont le contenu a été auparavant révélé par BFMTV, « la direction a confirmé son arbitrage qui ne répond pas aux attentes des agents de l'entreprise : + 0,9% d'augmentation dans une période de forte inflation et à la veille d'un défi planétaire, qui est celui d'organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ». Pour la CGT, la direction du transporteur public « ne mesure toujours pas la perception qu'ont les agents de ce dédain à leur égard ». Listant ses revendications, notamment une augmentation salariale de 50 points d'indice « pour tous » et une indexation sur l'inflation, mais aussi des négociations pour passer à 32 heures de travail hebdomadaire,

Une épine dans le pied pour le patron de la RATP qui avait dit le 17 janvier, à l'occasion des vœux de l'entreprise, avoir « fermement l'intention de continuer à nous améliorer progressivement en 2024, d'ici fin mars, d'ici les Jeux », en réponse à des critiques formulées par la présidente de la Région Ile-de-France et d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse sur le manque de ponctualité des transports parisiens. Lundi, l'élue s'est dite néanmoins « confiante » sur le rétablissement d'ici mars du niveau de service dans les transports publics de la région, grâce à un grand effort de recrutement des opérateurs.

RATP et SNCF en sous-effectif

Jean Castex et Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, avaient été convoqués pour faire le point sur leurs plans d'actions contre les problèmes de recrutement et d'absentéisme du personnel, qui ont largement nui à la dégradation de la ponctualité ces deux dernières années. Le 23 janvier, la RATP a annoncé le lancement d'une campagne de recrutements ambitieuse pour améliorer le service, visant 5.300 embauches cette année après 6.600 en 2023. La SNCF a également renforcé ses effectifs.

Autre fléau rencontré par les deux opérateurs : l'absentéisme et l'explosion de faux arrêts maladies. Ils représentent 50% des « pertes de production » des transports franciliens, c'est-à-dire de la différence entre l'offre réelle et l'offre prévue dans les contrats avec IDFM.  La RATP a multiplié les contrôles des arrêts maladie et a recruté quatre médecins dans cet objectif. Plus d'une centaine de licenciements ont été décidés à la suite de la découverte de certains de ces faux arrêts.

(Avec AFP)