Paris : Dott, Lime et Tier Mobility prennent acte du « vote contre » les trottinettes électriques en libre-service

Par latribune.fr  |   |  609  mots
Après les avoir accueillies en 2018, Paris va devenir la première capitale européenne à complètement interdire les trottinettes électriques. (Crédits : Sipa)
Si Dott, Lime et Tier Mobility, les trois opérateurs de trottinettes électriques de la capitale, « prennent acte » du vote des Parisiens contre le maintien des trottinettes électriques en libre-service à Paris, ils jugent le scrutin organisé dimanche peu représentatif. Leur contrat ne devrait pas être renouvelé le 1er septembre Anne Hidalgo, maire de Paris s'était engagée « à respecter purement et simplement le résultat », quel qu'il soit.

Il n'y aura plus de trottinettes électriques à Paris en libre-service à partir du 1er septembre prochain, c'est la conséquence de la consultation organisée par la mairie auprès des habitants qui ont voté à près de 90% contre ce moyen de locomotion. Mais, le très faible taux de participation au vote, à 7,46% des personnes inscrites sur les listes électorales, fait réagir les trois opérateurs qui se sont exprimés dans un communiqué.

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Dott, Lime et Tier Mobility estiment que « la mobilisation aurait pu être plus large et représentative si les modalités de la votation avaient été différentes avec plus de bureaux de vote, un scrutin électronique, et une information municipale ».

« 4,2% de la population parisienne s'est exprimé contre le maintien des trottinettes électriques »

« 6,7% des Parisiens inscrits sur les listes électorales se sont exprimés contre le maintien des trottinettes électriques », soit « 4,2% de la population parisienne », indique le texte : « cela a conduit à creuser un fossé entre le pour et le contre, d'une amplitude rarement observée dans un vote en France qui reflète des conditions asymétriques ».

« Peu importe le nombre », avait déjà anticipé à quelques jours du scrutin Anne Hidalgo, maire de Paris. Les « outils de démocratie participative s'améliorent en les utilisant », a-t-elle fait valoir en rappelant que le budget participatif, marqueur de son premier mandat, n'avait en 2014 attiré que 40.000 votants, contre 215.000 en 2022. « Tout ce qui peut permettre la démocratie, le dialogue, la concertation, la consultation, vaut mieux que les blocages et les replis sur soi », a-t-elle soutenu. Elle-même a fait campagne pour le vote « contre » en soulignant que l'éviction de ces trottinettes réduirait « les nuisances » sur le bitume et les trottoirs de la capitale.

Pour les trois opérateurs, « le résultat de cette votation aura un impact direct sur les déplacements de 400.000 personnes par mois ». Au total, les trois entreprises emploient quelque 800 personnes à Paris sur l'activité de location de trottinettes. « A partir de maintenant, notre priorité en tant qu'employeurs responsables est d'assurer l'avenir de nos salariés ».

Une perte de revenus de près d'un million d'euros annuels pour la mairie, selon Dott

Dott, Lime et Tier Mobility espèrent à présent « une reprise rapide du dialogue avec la mairie afin de discuter des prochaines étapes » et précisent qu'ils vont continuer « d'offrir des services de location de vélos électriques » à Paris. Nicolas Gorse, le directeur général de Dott avait indiqué dimanche matin sur RMC que l'activité location de trottinettes représentait environ un tiers de son chiffre d'affaires à Paris et que la mairie allait aussi perdre en interdisant les trottinettes quelque 930.000 euros que lui versaient annuellement les trois opérateurs.

« Paris est à contre-courant de ce qui se passe partout dans le monde », critiquait vendredi Hadi Karam, responsable de Lime en France. Alors que son entreprise recense « 400.000 utilisateurs uniques » chaque mois dans la capitale française, les questionnements de la municipalité sont « incompréhensibles », estime-t-il, d'autant que la ville recevra en 2024 les Jeux olympiques.

Impliquées dans 408 accidents à Paris en 2022

Après les avoir accueillies en 2018, Paris va donc devenir la première capitale européenne à complètement interdire ces deux-roues, accusées par leurs détracteurs d'être abandonnées n'importe où dans l'espace public, de frôler à toute vitesse les piétons sur les trottoirs, et d'avoir au final un mauvais bilan carbone.

Ces engins - en libre-service ou non - ont été impliqués dans 408 accidents à Paris en 2022, dans lesquels trois personnes sont mortes et 459 ont été blessées, selon les autorités.

(Avec AFP)