Trottinettes en libre-service : la capitale pourrait les interdire malgré l'échéance olympique 2024

En consultant ses habitants ce dimanche, Paris pourrait rejoindre les rares villes du monde qui interdisent les trottinettes électriques en libre-service. De nombreuses autres villes optent déjà pour des restrictions plus ou moins strictes. Les trottinettes électriques ont pris d'assaut les grandes métropoles à partir de 2018, opérées par des entreprises comme Lime, Bird, Dott, Tier, Ufo, Bolt, Wind, Hive ou encore Voi.
(Crédits : Reuters)

Les bureaux de vote dédiés à la consultation parisienne sur les trottinettes en libre-service, qui doit décider du futur de ces 15.000 engins contestés dans la capitale, ont ouvert dimanche matin à 9h.

« Pour ou contre les trottinettes en libre-service? »...

Les Parisiens inscrits sur les listes électorales au 10 mars 2022, soit 1.382.322 citoyens français ou ressortissants de l'Union européenne, sont appelés à répondre à cette question lors d'une votation citoyenne convoquée par la maire PS Anne Hidalgo.

Le vote est ouvert jusqu'à 19h, avec divulgation des résultats prévue à 22h. Chaque arrondissement compte un lieu de vote, sauf le XVIe qui en compte deux. Les 21 sites, pour la plupart des mairies d'arrondissement à l'exception de deux gymnases (XVIe et XIXe) et d'une école (XVIe), regroupent 203 bureaux de vote, gérés par 1.270 agents.

Le vote électronique et le vote par procuration ne sont pas possibles, au grand dam des opérateurs de trottinettes qui espéraient mobiliser leur jeune clientèle par ce moyen. Cette consultation, une première du genre dans la capitale, engagera la maire socialiste qui doit décider du renouvellement ou non du contrat avec les trois opérateurs privés (Lime, Tier et Dott). Ces conventions, qui autorisent chacun à déployer 5.000 trottinettes dans la capitale, arrivaient à échéance fin mars.

Opération séductions des 3 opérateurs

Améliorations technologiques, campagne sur les réseaux sociaux et course gratuite le jour du vote: les trois opérateurs ont tout tenté pour éviter leur éviction, qui renverrait un signal négatif aux villes moyennes hésitant à autoriser ce service, quand d'autres grandes métropoles comme Barcelone ou Montréal bloquent encore leur installation.

Les trottinettes électriques sont accusées par leurs détracteurs d'être abandonnées n'importe où dans l'espace public, de frôler à toute vitesse les piétons sur les trottoirs, ou de ne pas être si écologiques que cela en raison d'un mauvais bilan carbone supposé.

Pour autant, la pandémie et les grèves dans les transports, combinées aux restrictions sur la circulation automobile dans la capitale française, ont favorisé leur multiplication.

Pour rassurer la mairie, les opérateurs ont déjà déployé de nombreuses mesures, immatriculant leurs trottinettes pour mieux collaborer avec les forces de l'ordre, accentuant les contrôles de l'âge des utilisateurs, et renforçant les patrouilles contre les engins mal garés.

Trottinettes en libre-service : peu d'interdictions, mais beaucoup de restrictions

  • Montréal et Barcelone résistent

Peu de villes leur ont résisté. Parmi elles, Montréal, qui a mis fin à l'expérience dès février 2020, après quelques mois d'expérimentation, en raison du manque de respect des utilisateurs vis-à-vis de la règlementation. La ville déplorait notamment que les trottinettes soient garées quatre fois sur cinq en-dehors des espaces dédiés.

Barcelone a également interdit la location de trottinettes sur la voie publique. A l'été 2018, malgré l'interdiction, la société allemande Wind y avait déployé sa flotte, immédiatement retirée par la police.

Copenhague les avait aussi bannies en octobre 2020, avant de faire volte-face l'année suivante. Mais si elles sont de nouveau autorisées, les trottinettes en libre-service sont quasi-absentes du centre-ville, où elles n'ont pas le droit de se garer. Les conditions d'utilisation sont drastiques (port du casque obligatoire, parkings dédiés...).

  • Flotte réduite, vitesse limitée

Oslo et Stockholm ont également sévi en 2021, réduisant fortement le nombre d'engins en circulation. A Oslo, l'usage des trottinettes en libre-service est interdit la nuit.

Plus au sud, Lisbonne a instauré de nouvelles règles plus sévères en mars, dont une limitation de la vitesse à 20 km/h, comme à Paris. Rome avait pris la même décision, mais la limitation, prévue début 2023, a été reportée sine die en raison d'une démission au sein de la commission chargée du sujet. La capitale italienne compte aussi interdire les locations aux mineurs.

  • Âge minimum, trottoirs interdits

Londres fait bande à part, en autorisant les trottinettes en libre-service tout en interdisant les trottinettes privées. Objectif: contrôler les caractéristiques des engins en circulation, qui sont bridés à 20 km/h et dont les lumières sont allumées en permanence pendant la location. Pour pouvoir les louer, il faut être majeur et avoir son permis de conduire.

A New York, l'âge minimum est de 16 ans, contre 14 ans à Berlin et 12 ans à Paris (bientôt 14).

Certains pays interdisent par ailleurs aux trottinettes, qu'elles soient privées ou en libre-service, de rouler sur les trottoirs. C'est le cas en France, en Allemagne, mais aussi à Singapour, où les contrevenants risquent jusqu'à deux mois de prison et l'équivalent de 2.000 dollars singapouriens d'amende, soit près de 1.400 euros.

(avec agences)

Commentaire 1
à écrit le 02/04/2023 à 14:06
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Les gens sont tellement bêtes... On leur dit de ne pas utiliser de trottinette à deux, ils le font quand même. Après ils vont pleurer parce qu'i n'y en a plus en libre service. En même temps, cette idée de voitures/vélos/trottinettes en libre service...

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