Pepy veut revoir "la façon de faire les 35 heures" à la SNCF

Par latribune.fr  |   |  408  mots
Guillaume Pepy était l'invité du "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI, dimanche.
Le président de la SNCF Guillaume Pepy a réaffirmé dimanche son souhait de "remettre à plat l'organisation du travail" pour baisser les coûts et préparer le groupe à l'ouverture totale à la concurrence.

 La SNCF, qui doit renégocier d'ici au 1er juillet 2016 son accord sur l'organisation du temps de travail, doit "se réinventer", "faire tomber un certain nombre de tabous et, parmi ces tabous, il y a le fait que l'organisation du travail serait figée, qu'on ne pourrait pas réformer la SNCF", a déclaré M. Pepy, invité du "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI. "Nous avons à renégocier à la SNCF la façon de faire les 35 heures pour que nos 35 heures soient plus efficaces. Plus efficaces dans l'intérêt des clients, pour avoir des trains plus à l'heure, plus fiables, moins chers. Il n'y a pas d'autre stratégie possible que de faire baisser les coûts", a-t-il poursuivi. "Faire baisser les coûts, c'est remettre à plat l'organisation du travail, c'est faire de la productivité", a-t-il dit encore, en réutilisant une formule employée il y a un an. La CGT l'avait alors accusé de jeter "de l'huile sur le feu".

Mais M. Pepy s'est refusé à chiffrer "l'écart" de productivité entre cheminots SNCF et salariés du fret privé. "Je crois au dialogue social et le dialogue social, ça se fait aussi par le respect, donc je ne lance pas d'anathème en donnant des chiffres ou lançant des ultimatums" aux syndicats, a-t-il ajouté. Il a souhaité "une négociation responsable" car "tout le monde, y compris les syndicats de cheminots, ont intérêt à ce que la SNCF réussisse (...) Si on ne réussissait pas, cela voudrait dire qu'au moment où la concurrence va arriver, y compris pour les trains de voyageurs, la SNCF serait perdante et perdrait des postes".

La réforme ferroviaire de 2014 oblige les partenaires sociaux à négocier d'ici à juillet prochain une convention collective du rail commune aux salariés de la SNCF et des entreprises privées. Au niveau de la branche, les discussions doivent entrer dans le vif du sujet à la fin janvier, sur la base d'un décret socle que le gouvernement n'a toujours pas présenté aux partenaires sociaux. A la SNCF, un accord d'entreprise doit venir compléter ces textes pour les 150.000 salariés du groupe public (hors filiales). Dans le fret et sur les lignes internationales, la libéralisation du rail est déjà à l'œuvre. Elle doit être élargie au transport de passagers en 2020 pour les lignes nationales et 2026 pour les trains régionaux, selon les dernières propositions des ministres européens.