Présidentielle 2017 : comment améliorer la mobilité des Français ?

Par Mounia Van de Casteele  |   |  534  mots
De ce cahier de doléances que sont les états généraux de la mobilité, pour citer Louis Nègre, il ressort notamment la nécessaire création d'un Ministère de la Mobilité "de plein exercice".
Les organisateurs des Etats généraux de la mobilité ont rendu leurs conclusions au Sénat, sous la forme de 70 propositions écrites pour améliorer la fluidité des déplacements des Français. Tour d’horizon.

Le droit à la mobilité est indispensable. "Tout le monde se déplace tous les jours", ne cesse de marteler Louis Nègre, sénateur LR des Alpes-Maritimes, président du Gart (le Groupement des autorités responsables de transport), et co-président de TDIE. Pourtant, les transports ne figurent que trop rarement dans le débat public aux yeux de l'élu : "Les candidats à la présidentielle n'en parlent pas".

C'est pourquoi, comme à chaque présidentielle depuis 2002, le think tank TDIE, qui rassemble professionnels et acteurs publics du monde des transports, portera à l'attention des candidats à la présidentielle une analyse, des questionnements, et les invitera à répondre à un questionnaire écrit avant de participer à un débat le 22 mars.

En attendant, à l'issue des États généraux de la mobilité durable et de six mois de consultation, les autorités organisatrices de transport, les voyageurs et les entreprises du secteur ont rendu publiques leurs 70 recommandations pour la mobilité de tous les Français. Objectif : permettre à tous les citoyens d'accéder à ce droit indispensable.

Un Ministère des Transports et de la Mobilité et une TVA à 5,5%

Parmi ces 70 recommandations, les organisateurs mettent en avant tout particulièrement six propositions, selon eux, prioritaires.

A commencer par la création d'un Ministère des Transports, de la Mobilité et des infrastructures de plein exercice, auquel serait confié le pilotage de la délégation interministérielle à la sécurité routière. Condition sine qua non en vue d'avoir "une vision prospective de l'aménagement de notre territoire et un poids politique suffisant", expliquait Louis Nègre, mardi, lors d'une conférence de presse. Celui-ci précisait d'ailleurs en préambule que le "bouleversement du paysage des transports avec les nouvelles mobilités, les startups, l'opendata" devait conduire à la définition d'un nouveau cadre. Le terme de "mobilité" semble ainsi, selon lui, mieux correspondre au contexte actuel que celui, ancien et dépassé, de "transport".

Autre impératif : revenir à une TVA de 5,5% comme en Suède, au Portugal ou en Grande-Bretagne, car les transports du quotidien sont un service de première nécessité.

Ils évoquent également la nécessité d'élaborer une véritable loi de programmation financière "pour sanctuariser le versement transport (contribution locale des employeurs pour financer les transports en commun) et augmenter les ressources de l'AFITF (agence de financement des infrastructures de transport de France) à hauteur de ses engagements", afin d'avoir une vision à cinq ans.

L'importance d'instaurer un véritable service minimum

Il faudrait en outre soutenir financièrement l'acquisition de véhicules de transport public à faibles émissions et l'adaptation des réseaux, et lancer le quatrième appel à projets TCSP (transports collectifs en site propre) pour assurer la transition énergétique.

Il semble également indispensable de travailler sur l'exercice du droit de grève et du droit de retrait, et sur l'instauration d'un véritable service minimum dans les transports en y associant les parties prenantes.

Sans oublier de permettre aux Régions d'expérimenter l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire régional.

Bref. Les idées ne manquent pas. Reste à voir si les auteurs de ces 70 propositions parviendront à sensibiliser les candidats à la présidentielle. Et surtout si ces suggestions retiendront leur attention.