« Que cela serve de leçon » : l'avertissement de SUD-Rail à la direction de la SNCF... et au gouvernement

Par latribune.fr  |   |  520  mots
(Crédits : © Charles Platiau / Reuters)
Ce vendredi 23 décembre, les quatre organisations syndicales de la SNCF ont signé l'accord sur les nouvelles propositions de la direction, entraînant la levée du préavis de grève pour le Nouvel An. Malgré tout, SUD-Rail, l'un des syndicats, a dénoncé des avancées trop tardives prises par la direction de la SNCF et l'invite alors à s'interroger sur le « malaise social qui a explosé ces derniers jours ».

« Que cela serve de leçon ». Dans un communiqué publié ce vendredi 23 décembre, la fédération des syndicats SUD-Rail a dénoncé les agissements de la direction de la SNCF, et du gouvernement, face au mouvement de grève des chefs de bord. « Depuis le mois d'octobre, la fédération SUD-Rail a soutenu les contrôleurs autoorganisés au sein d'un collectif national », a rappelé le syndicat.

En effet, si aucun syndicat n'a de lui-même appelé à la grève, trois d'entre eux - la CGT-Cheminots, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots - avaient maintenu leurs préavis afin de permettre aux contrôleurs qui le souhaitaient de se mettre en grève. Dans le secteur public, le préavis d'un syndicat, déposé au moins cinq jours ouvrés avant, est, en effet, indispensable. Conviés jeudi soir par la direction de la SNCF, ces syndicats devaient alors trouver une solution pour le week-end du Nouvel An, lui aussi menacé. Ils ont finalement accepté de mettre fin au conflit, déclenché par un collectif de contrôleurs formé sur Facebook et qui, paradoxalement, rejetait toute appartenance syndicale. « Ce n'est pas la frénésie dangereuse médiatique et la surenchère politique qui nous a fait prendre cette position, mais les dernières avancées mises sur la table hier soir », indique SUD-Rail dans son communiqué.

Lire aussiMouvement social dans les raffineries : faire grève permet-il de gagner plus ?

Des avancées tardives

Instauration d'une « ligne métier ASCT », création de 200 emplois supplémentaires en 2023, « prime de travail » des contrôleurs à 720 euros bruts annuels... Les nouvelles propositions de la direction annoncées jeudi soir sont nombreuses, mais SUD-Rail dénonce l'arrivée tardive de ces mesures.

Lire aussiGrèves à la SNCF : nouvelles propositions de la direction pour sortir de ce bourbier social

« Pourquoi les dernières avancées, qui ont été mises sur la table hier et qui permettent de sortir d'un conflit, ne l'ont pas été faites avant ? Pourquoi il a fallu attendre deux mois avant que le PDG de la SNCF ne s'intéresse sérieusement aux revendications légitimes d'une partie des salariés de la SNCF, qui font tourner leur entreprise 24 heures 24 et 7 jours sur 7 toute l'année ? », demande le syndicat dans son communiqué, avant d'ajouter que « la colère sociale ne s'éteint pas en méprisant celles et ceux qui produisent la richesse dans les entreprises ».

Une part de responsabilité du gouvernement

Et même si SUD-Rail dit se féliciter des « avancées importantes pour les contrôleurs obtenues grâce à la lutte », elle invite la direction de la SNCF à s'interroger sur le « malaise social existant qui a explosé ces derniers jours ».

Surtout, l'organisation syndicale pointe du doigt l'instauration des « lois Macron concernant l'instance unique CSE et la suppression trop importante de représentants du personnel de proximité (Délégués du Personnel et Représentants CHSCT) ». Ainsi, le gouvernement aurait une part de responsabilité dans ce mouvement social des contrôleurs dans la mesure où, selon SUD-Rail, il souhaite affaiblir les organisations syndicales dans les entreprises.

(Avec AFP)