SNCF : en Espagne, Ouigo accusé de dumping

Par latribune.fr  |   |  351  mots
Le gouvernement espagnol de gauche de Pedro Sánchez étudie la possibilité de dénoncer Ouigo devant la Commission nationale des Marchés et de la Concurrence (CNMC). (Crédits : Reuters)
Selon le ministre espagnol des Transports, la filiale de la SNCF, qui est présente en Espagne depuis 2022, vend ses billets à perte, pour accroître sa part de marché dans le transport de passagers aux dépens de la compagnie nationale espagnole Renfe.

La libéralisation du marché ferroviaire, oui, le dumping, non. Le gouvernement espagnol de gauche de Pedro Sánchez étudie la possibilité de dénoncer Ouigo devant la Commission nationale des Marchés et de la Concurrence (CNMC) à cause de ses prix trop bas, a déclaré lundi le ministre espagnol des Transports, Óscar Puente, dans une interview à la radio Onda Cero.

La filiale à bas coûts de la SNCF est notamment accusée de vendre à perte pour accroître sa part de marché dans le transport de passagers aux dépens de la compagnie nationale espagnole Renfe.

Des pratiques « profondément déloyales »

Tout en indiquant que la libéralisation du marché ferroviaire avait apporté « des choses positives », notamment en entraînant une baisse des prix, Óscar Puente a estimé qu'elle les avait « réduits à un niveau qui n'était pas tenable » pour les entreprises qui se disputent le marché, à savoir Renfe (qui dispose également d'une filiale à bas prix, Avlo), Ouigo et Iryo, filiale de la compagnie publique italienne Trenitalia.

« La concurrence doit être loyale et doit permettre aux trois compagnies de faire des bénéfices ou, à tout le moins, de ne pas subir de pertes », a poursuivi le ministre.

Or, selon lui, Ouigo vend des billets « très en dessous » de leurs coûts pour les trains à grande vitesse, parlant de pratiques « profondément déloyales ».

Une baisse des prix de 40% en trois ans

Dans un article publié lundi sous le titre"« Guerre ouverte entre le ministère des Transports et Ouigo à cause de la baisse continue des prix », le quotidien catalan La Vanguardia souligne, citant un rapport de la CNMV sur les trains à grande vitesse, que cette lutte à trois a fait chuter les prix de 40% par rapport à l'époque où Renfe disposait encore du monopole, il y a trois ans.

Selon le quotidien de Barcelone, le gouvernement espagnol considère que la politique tarifaire pratiquée par Ouigo ne serait pas possible sans l'accord des autorités françaises, dans la mesure où la SNCF est une entreprise publique. Ouigo est présente en Espagne depuis mai 2022.