Uber poursuivi pour avoir embauché d'anciens criminels

Par latribune.fr  |   |  448  mots
La plainte évoque des déclarations fausses ou trompeuses d'Uber qui sont "susceptibles de faire croire à tort aux consommateurs qu'Uber fait tout ce qu'il peut pour garantir leur sécurité et que les contrôles des antécédents par Uber repèreront tout le passé criminel d'un candidat".
Aux Etats-Unis, la plainte déposée par les procureurs de San Francisco et Los Angeles dresse une liste de 25 personnes interpellées alors qu'elles conduisaient pour Uber en dépit de condamnations judiciaires.

Un kidnappeur, plusieurs voleurs d'identités, des pédophiles, un meurtrier... Les autorités américaines accusent le service de réservation de voiture avec chauffeur par smartphone Uber de mentir sur la fiabilité des contrôles des antécédents de ses conducteurs, qui laissent passer des criminels, dans une plainte déposée mercredi 19 août à San Francisco.

Les procureurs de San Francisco et Los Angeles y dressent une liste de 25 personnes ayant été découvertes alors qu'elles conduisaient pour Uber en dépit de condamnations judiciaires, dont un meurtrier ayant passé 26 ans en prison et des pédophiles. Ces conducteurs avaient initialement été épinglés pour avoir embarqué illégalement des passagers à l'aéroport ou dans la rue, précisent-ils.

Pas de contrôle d'empreintes digitales

La plainte évoque des déclarations fausses ou trompeuses d'Uber qui sont "susceptibles de faire croire à tort aux consommateurs qu'Uber fait tout ce qu'il peut pour garantir leur sécurité et que les contrôles des antécédents par Uber repèreront tout le passé criminel d'un candidat".

Les méthodes de contrôle employées par l'entreprise sont, d'après eux, beaucoup moins sûres que celles utilisées pour les chauffeurs de taxis traditionnels dans les grandes villes de Californie, en particulier faute de s'assurer de l'identité réelle de l'aspirant conducteur en vérifiant ses empreintes digitales. Les autorités réclament l'arrêt des pratiques incriminées et demandent des pénalités financières. Une des porte-parole d'Uber a rappelé que le concurrent Lyft avait réglé "une affaire presque similaire" l'an dernier en acceptant de payer 250.000 dollars.

Plus de 600 candidatures rejetées par Uber

Uber conteste la supériorité du système Livescan utilisé par les entreprises de taxis par rapport à ses propres méthodes de contrôle, a réagi cette porte-parole. "La réalité est qu'aucun (des deux systèmes) n'est sûr à 100%."

Uber, startup désormais valorisée plus de 50 milliards de dollars, affirme avoir rejeté l'an passé les candidatures de plus de 600 personnes qui voulaient devenir chauffeurs à Los Angeles, San Diego et San Francisco, notamment pour cause de condamnations pour conduite en état d'ébriété, viol, tentative de meurtre, maltraitance d'enfant ou violence.

De son côté, le système Livescan "inclut des gens qui ont été arrêtés mais pas toujours inculpés ou condamnés, ce qui peut créer des discriminations envers les minorités", selon la porte-parole.

Des chauffeurs Uber ont été accusés de violence ces derniers mois, dont une accusation de viol notamment en Inde, qui avait entraîné l'interdiction d'opérer à New Delhi pour la société.

(avec AFP)