Ukraine : la France ferme son espace aérien aux compagnies russes isolant un peu plus Moscou

Par latribune.fr  |   |  546  mots
Un guichet de compagnie aérienne en Russie. (Crédits : Reuters)
De l'Allemagne à la Suède, en passant par la Belgique et l'Italie, les mesures internationales visant l'aviation civile russe se multiplient en réponse à l'invasion en Ukraine. Elles frappent les flux de voyageurs des compagnies nationales liées au Kremlin mais également les livraisons de pièces de rechange. Objectif : clouer au sol les avions. La France vient d'annoncer ce dimanche midi la fermeture de son espace aérien aux avions civils russes.

L'aviation commerciale russe se trouve de plus en plus isolée. Après les sanctions décidées par l'Union européenne et les Etats-Unis en représailles à l'invasion russe en Ukraine, les pays européens ferment peu à peu leur espace aérien aux compagnies russes, de l'Allemagne à la Suède, en passant par la Belgique et l'Italie. La France vient ce dimanche en début d'après-midi de prendre des mesures similaires. "La France ferme son espace aérien aux avions et compagnies aériennes russes à compter de ce soir. Face à l'invasion russe de l'Ukraine, l'unité de l'Europe est totale", a annoncé sur Twitter le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari.

Jusqu'alors, L'Élysée n'excluait pas de fermer à son tour son espace aérien aux compagnies russes, a indiqué dimanche matin le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, soulignant que Paris peut encore "prendre plus" de mesures contre Moscou. "Nous avons pris des mesures dures, nous pouvons en prendre plus, y compris celle-là (...), cela fait partie des sujets que nous regardons", a-t-il indiqué sur France Inter. La France, dans ce domaine, réclame "une coordination européenne".

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Lors de la réunion prévue dimanche des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, "nous pousserons pour une fermeture à l'échelle de l'UE", a déclaré de son côté sur Twitter le chef de la diplomatie danoise Jeppe Kofod.

Représailles russes

En représailles, Moscou a commencé à interdire le survol de son territoire aux avions liés aux pays européens ayant annoncé de telles décisions ces derniers jours, comme le Royaume-Uni, la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, la Slovénie, la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque.

Dimanche, le ministère allemand des Transports a "décrété une interdiction de vol pour les avions et les exploitants d'avions russes dans l'espace aérien allemand" à partir de 14H00 GMT. Berlin a précisé que cette interdiction était valable pour trois mois mais ne concernait pas d'éventuels vols humanitaires. Même décision de l'Irlande, de la Belgique, des Pays-Bas et de l'Italie.

A l'unisson d'un nombre croissant de compagnies occidentales, Lufthansa - premier groupe européen avec les marques Lufthansa, Condor, Swiss, Brussel Airlines - a déjà décidé samedi de suspendre ses vols vers et au-dessus de la Russie pour une semaine, disant anticiper des mesures de rétorsion de Moscou.

Les Occidentaux s'attaquent aussi à la maintenance des appareils russes

Dans le lot de sanctions décidées se trouve également un embargo sur les pièces de rechanges et équipements aéronautiques. Si l'impact n'est pas immédiat, ceux-ci pourraient faire défaut rapidement aux compagnies russes qui exploitent majoritairement des appareils occidentaux, Airbus et Boeing en tête, mais aussi des Bombardier et quelques Embraer.

Cet impact devrait se faire ressentir principalement sur l'entretien des moteurs. Pour conserver la valeur résiduelle des avions, la plupart des compagnies n'utilisent que des pièces de rechange produites par les motoristes d'origine. C'est le cas même lorsqu'elles réalisent la maintenance en propre ou dans des ateliers tiers. Il existe donc très peu de pièces n'étant pas d'origine.