Vol Paris-Le Caire d'Egyptair : découverte de débris, les recherches continuent

Par latribune.fr  |   |  1214  mots
Le vol d'Egyptair parti de Paris avait disparu des radars vers 2H45 GMT.
La compagnie égyptienne avait indiqué ce jeudi que le vol MS804 ayant décollé à 23h09 de Paris mercredi avait disparu des radars. 66 personnes étaient à bord dont 15 Français.

Article publié à le 19 mai à 6h, dernière mise à jour à le 20 mai à 7h13. Pour avoir les dernières informations, cliquez sur cet article : Crash de l'A320 d'Egyptair: découverte de débris et d'effets personnels.

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Confusion autour du sort du vol MS 804 d'Egyptair. Jeudi à 15h, l'armée grecque annonçait annoncé avoir localisé des débris au large de la Crète, autre île de la mer Egée située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Karpathos.

Mais à 21h, le président du Comité grec de sécurité aérienne a affirmé à l'AFP que les débris retrouvés jusque là dans la zone proche du point de chute présumé de l'avion Egyptair "ne [provenaient] pas d'un avion", démentant ainsi l'annonce de l'armée et de la compagnie égyptienne. Athanassios Binos a notamment affirmé:

"Jusqu'à maintenant, l'analyse des débris retrouvés indique qu'ils n'appartiennent pas à un avion, mon homologue égyptien m'a confirmé aussi qu'il n'était pas avéré que ces débris venaient du vol d'Egyptair lors de notre dernier contact, vers 17H45 GMT".

Annonce prématurée

Le vice-président de la compagnie aérienne Egyptair était pourtant intervenu jeudi soir sur CNN pour annoncer la découverte de l'épave de l'avion: "Nous avons retrouvé l'épave", avait déclaré Ahmed Adel à la journaliste de CNN Christiane Amanpour.

Dans un tweet, la compagnie aérienne précisait même que les équipes égyptiennes et grecques poursuivaient leurs recherches afin de trouver le reste des débris de l'appareil.

Cette information ayant été démentie, on sait seulement que l'Airbus A320 d'Egyptair parti mercredi soir de Paris s'est abîmé en mer, à 240km des côtes de l'île grecque de Karpathos.

Un attentat possible

66 personnes, dont 15 Français et 30 Egyptiens, se trouvaient à bord du vol d'Egyptair, compagnie qui a fait part de sa grande tristesse aux proches des passagers.

D'après le ministre de la Défense grec, l'avion a chuté de 22.000 pieds (6700 mètres) tout en réalisant deux virages très brutaux. "[L'A320 d'Egyptair] a effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en tombant de 37.000 à 15.000 pieds" avant de disparaître des radars, a expliqué Panos Kammenos.

"La bombe à bord avec quelqu'un qui aurait mis cette bombe à Roissy ou au Caire, c'est quelque chose qui est toujours possible", tant il est difficile d'"étanchéifier à 100% un aéroport, même Roissy où c'est très surveillé. Ce n'est jamais une hypothèse qu'on peut écarter", a expliqué à l'AFP l'expert aéronautique Gérard Feldzer. En revanche, l'hypothèse que l'avion ait été abattu en vol, intentionnellement ou par erreur, lui paraît peu probable.  "Un missile du sol, non, maintenant qu'il ait été abattu par un autre avion et par erreur, ce n'est pas à exclure, mais il me semble qu'on le saurait déjà", a-t-il observé.

Le Bureau d'enquêtes et d'Analyses (BEA) va dépêcher trois enquêteurs au Caire accompagnés d'un conseiller technique d'Airbus afin de participer à l'enquête de sécurité, a annoncé le secrétaire d'État français chargé des Transports Alain Vidalies. Les enquêteurs partiront dans la soirée jeudi et arriveront dans la nuit, a-t-il précisé.

La sécurité de l'Euro-2016 en cause

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault s'est empressé de déclarer dans l'après-midi que la France assurera avec "toutes ses forces" la sécurité pendant l'Euro-2016 de football en juin.

"Nous sommes engagés avec toutes nos forces (...) pour assurer la sécurité de tous ceux qui vivent et qui viennent en France et qui viendront notamment en France à l'occasion de l'Euro-2016", a-t-il déclaré à Bruxelles, tout en appelant à "éviter toute spéculation" sur les causes du crash.

L'A320 avait 48.000 heures de vol

Dans un communiqué, l'avionneur européen Airbus a indiqué que "l'appareil impliqué, immatriculé SU-GCC, portait le numéro de série 2088 et avait été livré à EgyptAir à la sortie de la ligne de production, en novembre 2003. L'appareil avait accumulé 48.000 heures de vol environ". L'avion était parti mercredi soir de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle à destination du Caire. La compagnie aérienne avait annoncé sur Twitter sa disparition des radar jeudi matin:

Le vol MS804 avait décollé à 23H09 locales (21H09 GMT) avec 56 passagers, dont un jeune garçon et deux bébés, sept membres d'équipage et trois officiers de sécurité.

Dans un premier temps, un responsable de la compagnie Egyptair avait indiqué à l'AFP avoir capté un appel de détresse provenant de l'appareil à 2h26 GMT, moins de 10 minutes avant qu'il ne se volatilise. Mais l'information a été démentie par l'armée égyptienne sur son compte Facebook un peu plus tard dans la matinée.

L'avion était entré dans l'espace aérien égyptien

Le vol MS804 a disparu des écrans radars à 30 à 40 miles (48 à 64 km) au nord de la côte nord de l'Egypte. Selon la compagnie, il était à 37.000 pieds (11,2 km) d'altitude (son altitude de croisière) et avait "pénétré l'espace aérien égyptien de dix miles" (16 km).

L'Egypte et la Grèce ont dépêché en mer Méditerranée des avions et des navires pour tenter de rechercher l'appareil, a annoncé l'armée égyptienne dans un communiqué. L'armée égyptienne a elle même déployé des avions de reconnaissance et des bateaux pour tenter de localiser l'avion et éventuellement secourir des survivants, selon ce texte.

Réunion interministérielle de crise

A Paris, "la salle de crise de Roissy est activée avec l'ensemble des services de l'Etat et Aéroports de Paris. On a reçu les représentants de la compagnie EgyptAir et de l'ambassade d'Egypte", a annoncé dans la matinée Philippe Riffaut, le préfet délégué aux aéroports.

François Hollande s'est entretenu jeudi matin avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Les deux chefs d'Etat "sont convenus de coopérer étroitement pour établir le plus vite possible les circonstances de cette disparition", selon l'Elysée. Une réunion interministérielle de crise s'est tenue à partir de 08h30 à l'Elysée autour du président français. Sur RTL jeudi matin, le Premier ministre Manuel Valls a de son côté déclaré qu'"aucune hypothèse ne (pouvait) être écartée sur les causes de cette disparition".

Un rocambolesque déroutement d'avion fin mars

Fin mars, la compagnie avait vu l'un de ses appareils au départ d'Alexandrie dérouté vers Chypre par un pirate de l'air qui prétendait avoir une ceinture d'explosifs. Celle-ci était en fait fausse. Le pirate de l'air s'était rendu. Ce n'était pas un terroriste. Cette affaire avait néanmoins fait une très mauvaise publicité sur le niveau de sûreté du transport aérien égyptien, six mois après l'attentat à la bombe contre un Airbus de la compagnie russe Metrojet peu après son décollage de Charm-el-Cheikh.

Lire ici : Mais comment l'avion d'Egyptair a-t-il pu être détourné?