VTC : "le statut d'auto-entrepreneur est un faux problème" (Benjamin Cardoso, Le Cab)

Par Mounia Van de Casteele  |   |  449  mots
Le chiffre d'affaires des chauffeurs de Le Cab flirte avec les 6.000 euros mensuels, ce qui ne permet pas de souscrire au régime de la micro-entreprise ou auto-entreprise.
Le statut d'auto-entrepreneur présente les inconvénients de ses avantages. Il ne permet pas de déduire les charges liées à l'activité de chauffeur, qui doit vite changer de statut si son chiffre d'affaires dépasse le plafond de 32.900 euros annuels.

Le statut d'auto-entrepreneur est souvent vu comme la principale pomme de discorde entre taxis et voitures de tourisme avec chauffeur (VTC). Didier Hogrel, le président de la Fédération nationale du taxi (FNDT) confiait encore récemment à La Tribune, que c'est bel et bien ce statut qui posait "un réel problème". Selon lui, s'il était interdit aux VTC, cela permettrait de "limiter le nuisance faite aux taxis".

Un statut avantageux...

Alors certes, de nombreux chauffeurs professionnels de VTC optent pour une entreprise individuelle et choisissent le statut d'auto-entrepreneur pour se lancer, car celui-ci présente de nombreux avantages, parmi lesquels un système de prélèvement des cotisations contributions sociales proportionnel au chiffre d'affaires. L'entrepreneur ne paiera donc pas de cotisations en cas d'absence de chiffre d'affaires.

Sachant que ce statut est fiscalement avantageux. Du moins, l'est-il surtout dans un premier temps pour ceux qui, grâce à l'exonération Accre, peuvent ne payer que 5,80% dans un premier temps. Cependant, le taux passe vite à 11,5% puis 17,20% et, enfin, reste à 25%.

Mais pas tant que ça...

Cependant, "le statut d'auto-entrepreneur est un faux problème", estime Benjamin Cardoso, le fondateur et Pdg de Le Cab. Et pour cause: s'il est en effet pratique dans un premier temps, il ne faut pas oublier qu'il présente quelques contraintes.

Pour commencer, ce statut est plafonné à un chiffre d'affaires annualisé de 32.900 euros pour le secteur des services, soit environ 630 euros par semaine... Ensuite, il faut savoir que ce dispositif ne permet pas au chauffeur de déduire ses frais professionnels (essence, location de voiture, etc.) ni d'amortir de matériel (achat de véhicule).

Loger les indépendants à la même enseigne

Aussi le chauffeur a-t-il tout intérêt à trouver une solution plus adaptée s'il veut développer son activité. Et, à ce moment-là, il peut être mis dans le même lot que les taxis, majoritairement indépendants eux aussi.

Répondant mardi aux élèves de l'Ecole 42, fondée par Xavier Niel, le ministre de l'Economie et des Finances Emmanuel Macron, qui prépare une loi baptisée "les nouvelles opportunités économiques" rappelait ainsi à cet égard:

"Aujourd'hui, on a une multitude de statuts, et surtout, on a le choix entre auto-entrepreneur et indépendant, avec des différences. Ce sur quoi je veux que l'on puisse avancer, c'est de dire que l'on doit avoir pour tout le monde, quelle que soit la forme juridique, la même simplicité déclarative et fiscale et sociale que pour les auto-entrepreneurs. Il faut que le passage d'un statut à l'autre soit simple."

      | Voir la courte vidéo réalisée par LePoint.fr de laquelle est extraite cette citation d'Emmanuel Macron.