Taxis-VTC : il n'y a pas que les chauffeurs Uber qui ne sont pas salariés

La plupart des professionnels taxis et VTC sont des indépendants. Uber n'a pas introduit la question du salariat sur le marché du transport de personnes ou de l'économie collaborative.
Mounia Van de Casteele
La question du salariat existait donc déjà bien avant l'arrivée d'Uber sur le marché.

Uber recevait ce jeudi les représentants d'un syndicat de chauffeurs en cours de création, suite à une baisse des tarifs - alignée sur la concurrence - qui passe mal. Mais pourquoi les chauffeurs partenaires d'Uber ne vont-ils pas voir ailleurs, s'ils ne sont pas contents ? Car c'est bien l'un des avantages du statut d'indépendant que celui de pouvoir proposer ses services à une autre plateforme de mise en relation entre passagers et véhicules de transport avec chauffeur (VTC).

Une commission moins élevée ailleurs

D'autant qu'Uber n'est pas celui dont la commission est la moins élevée. Par exemple la jeune pousse Marcel Chauffeurs ne prend que 15% de frais (contre 20% chez Uber) sur le prix d'une course ! Et elle n'impose aucun dress code à ses partenaires, ni aucun véhicule particulier.

Rappelons à cet égard que la plupart des applications type Uber qui permettent à des professionnels du transport de personnes d'avoir accès à des demandes de passagers en temps réel, ne se considèrent pas comme les employeurs des chauffeurs qui l'utilisent, mais comme des intermédiaires. Ce qui est le cas d'Uber certes, mais aussi de Marcel Chauffeur ou encore de Le Cab par exemple.

VTC, taxis, (presque) tous indépendants

Cela dit l'herbe n'est pas plus verte chez les taxis : Taxis Bleus ou G7 fonctionnent exactement sur le même principe ! A ceci près qu'au lieu de ponctionner une commission sur chaque course, les entreprises de taxis fonctionnent généralement sur la base de forfaits hebdomadaires ou mensuels, souvent très coûteux d'ailleurs, et que les chauffeurs amortissent en fonction du nombre de courses effectuées.

Lire aussi : "Nous sommes le Uber des taxis" (Yann Ricordel, Taxis Bleus)

Notons là aussi que ces groupes disent travailler avec des chauffeurs "partenaires", qui sont, comme les chauffeurs de VTC, des indépendants, et non pas leurs salariés. Seuls certains chauffeurs des entreprises de Grande Remise - qui déplorent le fait d'être mis dans le même panier que les jeunes VTCistes - sont salariés, ainsi qu'une cinquantaine de chauffeurs de la jeune pousse Cinq-S.

Précisons au passage que l'un des nœuds du problème est bien le statut d'auto-entrepreneur auquel peuvent prétendre les VTC, au grand désespoir des taxis. Un statut fiscalement avantageux, qui est toutefois plafonné à 32.900 euros annuels pour les services, qui selon eux, a engendré le foisonnement des "vendeurs d'applications pour smartphones", à l'origine du "déclin de leur profession".

Lire aussi: Cinq-S, la start-up qui veut concurrencer G7

Bref. Autant dire que le problème de la coexistence de ces deux professions du transport de personnes est loin d'être réglé. Et quoi qu'il en soit, la question du salariat existait donc déjà bien avant l'arrivée d'Uber sur le marché. Uber, VTC, taxis... même combat ?

Mounia Van de Casteele

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Commentaires 2
à écrit le 15/10/2015 à 20:47
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Le temps de régler ce contentieux et de trouver enfin une certaine harmonisation du système on verra les premiers véhicules autopilote qui prendrons très vite la place des chauffeurs aussi bien taxi que VTC...

le 16/10/2015 à 8:44
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Ds 2 ans, plus de voiture car la création est en train d'apporter une nouvelle solution pour se déplacer seul

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