Week-end très perturbé à la SNCF : les contrôleurs en grève sur les TGV et les Intercités

Par latribune.fr  |   |  891  mots
(Crédits : BENOIT TESSIER)
Une grève des contrôleurs va contraindre la SNCF à annuler 60% de ses TGV et Intercités de vendredi à dimanche, une reprise progressive étant prévue lundi, a annoncé la compagnie ferroviaire.

Il sera difficile de prendre le train ce week-end. En cause : une grève des contrôleurs à la SNCF. Cette dernière va donc devoir annuler 60% de ses TGV et Intercités de vendredi à dimanche.

Pour le trafic, SNCF Voyageurs prévoit 1 train sur 2 sur le TGV Nord, 1 sur 3 sur le TGV Est, 1 sur 4 sur le TGV Atlantique, 1 sur 3 sur le TGV Sud-Est, 1 sur 4 sur Ouigo et 1 Intercités sur 2 de vendredi à dimanche, a-t-elle précisé, indiquant que les voyageurs concernés doivent être prévenus. A l'international, la compagnie prévoit un trafic normal pour Eurostar et Thalys, 1 TGV sur 3 vers la Suisse, 1 sur 2 vers l'Allemagne, 1 sur 3 vers l'Italie et aucune circulation vers l'Espagne. Et pour cause, Les chefs de bord --généralement appelés contrôleurs-- assurent une fonction essentielle en matière de sécurité de la circulation et des voyageurs, et sont donc indispensables pour autoriser la circulation d'un TGV dans toutes les conditions de sécurité, souligne la compagnie publique dans un communiqué.

Ainsi, « les clients ayant réservé leurs trains recevront ce jour par mail ou sms l'information spécifiant si leur train est maintenu ou annulé (pour ceux qui ont donné leurs coordonnées) », précise la SNCF. « Tous les voyageurs, que leur train soit maintenu ou annulé et quel que soit le billet TGV INOUI, OUIGO ou INTERCITES, pourront bénéficier d'un remboursement de 100% du prix du billet pour les voyages prévus entre vendredi 2 décembre et lundi 5 décembre inclus, ou d'un échange sans frais dans tous les trains où il reste de la place jusqu'au jeudi 8 décembre inclus », ajoute-t-elle.

Une mobilisation alors que « des mesures concrètes et importantes ont été proposées »

Dans ce communiqué, la SNCF réagit également à cet appel à la mobilisation et indique que « ce mouvement est maintenu alors que des mesures concrètes et importantes ont été proposées aux organisations syndicales à l'issue de plusieurs semaines de négociations ». Des mesures qui « portaient sur le déroulement de carrière spécifique des chefs de bord avec une augmentation du volume de promotions et une augmentation de leur rémunération annuelle à partir de janvier 2023 », assure le communiqué qui ajoute que « des mesures complémentaires avaient par ailleurs été proposées pour faciliter le changement de métier pour celles et ceux qui le souhaitent ».

« De plus, ce mouvement intervient alors que des négociations annuelles obligatoires s'engagent au niveau du Groupe SNCF la semaine prochaine », est-il encore précisé. Jour choisi par la CGT, SUF-Rail et la CFDT pour appeler « tous les services » à une « grève unitaire »« pour l'augmentation générale des salaires ».

L'été dernier, le trafic avait été largement perturbé par des grèves au sein du réseau de transport ferroviaire français. Et ce, à l'heure des premiers départs en vacances. Ce qui avait conduit la SNCF à accorder une hausse des salaires de 3,7% pour les petits revenus, et 2,2% pour les cadres. Cette revalorisation avait toutefois été jugée suffisante par les syndicats au regard de l'inflation qui sévit en France.

La CGT poursuit son recul à la SNCF

Les élections professionnelles à la SNCF n'ont pas modifié les rapports de force dans le groupe, mais la CGT-Cheminots recule de nouveau tandis que SUD-Rail et la CFDT progressent légèrement. La CGT-Cheminots a récolté 32,44% des voix, soit 1,6 point de moins qu'en 2018. Le premier syndicat du groupe public poursuit son reflux de scrutin en scrutin, puisqu'en 2004 il pesait encore près de 44% des voix et a continuellement régressé depuis. Le syndicat a critiqué les modalités du scrutin, dénonçant des « difficultés rencontrées lors de la réception des courriers contenant les identifiants et codes, les erreurs et les errances de la direction de la SNCF et du prestataire retenu » pour expliquer un résultat décevant et surtout, « une baisse de la participation globale ».

Ainsi 65,56 % des 144.429 cheminots du groupe ont glissé un bulletin dans l'urne contre 66,7% en 2018, a annoncé la SNCF. La CGT s'est malgré tout félicitée de rester le premier syndicat cheminot et a appelé à agir « massivement par la grève nationale unitaire tous services le 7 décembre prochain pour l'augmentation générale des salaires ». Deuxième syndicat du groupe, l'Unsa-Ferroviaire a elle aussi reculé avec 22,10% des voix, soit 1,9 point de moins qu'il y a quatre ans.  Tout l'inverse de SUD-Rail, syndicat contestataire qui progresse de 1,4 point à 18,67%. Pour les négociations à venir, les équilibres restent les mêmes : le camp des contestataires, CGT et SUD, garde la majorité face aux progressistes Unsa et CFDT. Enfin la CFDT-Cheminots, plutôt réformiste comme l'Unsa-Ferroviaire, gagne elle aussi 1,6 point à 15,94%.  La CGT-Cheminots et l'Unsa-Ferroviaire siègeront donc dans 32 comités sociaux et économiques (CSE) sur les 33 que compte le groupe, contre 27 pour SUD et 28 pour la CFDT.

Depuis la réforme de 2018, la SNCF est divisée en cinq sociétés anonymes, chacune recouvrant un périmètre bien précis : le réseau (SNCF Réseau), les trains (SNCF Voyageurs), les gares (SNCF Gares et Connexions), le fret (Fret SNCF) et la direction (SNCF Holding). FO, avec 7,79% des voix, n'est pas parvenue à franchir le seuil de 10% au niveau du groupe et ne sera donc pas considérée comme représentative mais siègera malgré tout dans neuf CSE.