Le bâtiment à "énergie positive", nouveau cheval de bataille de Ségolène Royal

Par latribune.fr  |   |  458  mots
Strasbourg va accueillir le plus grand bâtiment à énergie positive du monde
La ministre de l'Ecologie et de l'Energie veut que tout nouveau bâtiment public ou subventionné soit à "énergie positive" c'est-à-dire construit de façon à produire plus d'énergie qu'il n'en consomme.


Alors que les dernières prévisions du GIEC sur le climat sont alarmantes, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal qui vient de recevoir un rapport tout aussi inquiétant sur le futur climatique de la France a demandé samedi que "tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques soient à énergie positive". Une obligation qu'elle compte inscrire dans son projet de loi sur la transition énergétique.

Tout nouveau bâtiment public devrait donc désormais être construit de façon à produire davantage d'énergie qu'il n'en consomme. Cette règle s'appliquera aussi "à tout le logement social" puisqu'il est subventionné, a-t-elle précisé. Elle a d'ailleurs souhaité que ce critère puisse à terme concerner aussi les nouveaux bâtiments privés.

Les bâtiments à énergie positive non seulement limitent leur consommation de chauffage ou d'électricité par des techniques d'isolation et de gestion intelligente de l'énergie, mais en outre récupèrent ou produisent de l'énergie renouvelable (par panneaux solaires, éoliennes, pomps à chaleur, etc.). Encore rares en France, ils commencent à apparaître depuis quelques années, avec déjà quelques centaines d'exemples.

La ministre s'est rendue samedi dans le massif du Mont-Blanc, où elle devait présenter les conclusions d'un nouveau rapport sur le réchauffement du climat en France au XXIème siècle, qui montre que la France sera plus chaude et plus pluvieuse.

Ce rapport "confirme les scénarios du changement climatique mais avec des aspects très concrets pour la vie quotidienne", a-t-elle souligné lors d'un entretien téléphonique avec l'AFP.

Le projet de loi sur la transition énergétique, projet phare du quinquennat qui sera discuté en octobre à l'Assemblée, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre en France de 30% d'ici 2030, réduire la consommation finale d'énergie de 50% en 2050 par rapport à 2012, atteindre 32% d'énergie renouvelable en 2030 et réduire la part du nucléaire à 50% pour 2025.

"Nous avons non seulement les moyens de la transition énergétique mais aussi l'obligation car c'est un levier de sortie de crise, en relançant des secteurs comme le bâtiment et les travaux publics", a estimé la ministre, promettant que cette loi serait "la plus en avance en Europe".

Elle a rappelé la mise en place, effective depuis le 1er septembre, d'un crédit d'impôt de 30% pour les travaux d'isolation des particuliers, qui pourra atteindre près de 5.000 euros pour un couple, ainsi que le fonds de 5 milliards d'euros prévu par la Caisse des Dépôts pour aider les collectivités locales dans ce domaine.

La ministre a expliqué qu'elle passait la journée dans le Mont-Blanc parce que "le recul spectaculaire des glaciers" illustrait l'impact du changement climatique.