Un remède contre le chômage européen : la croissance verte

Par Dominique Pialot  |   |  373  mots
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Alors que le taux de chômage moyen dans l'Europe des 27 atteint un record de 10,2 %, la Commission européenne a publié mercredi une communication énumérant des mesures favorables à l'emploi. Avec un potentiel estimé à 20 millions d'emplois pour les dix prochaines années, la croissance verte y figure en bonne place.

Certes, les propositions en faveur de l'emploi contenues dans la feuille de route publiée mercredi par la Commission européenne  dépassent le seul secteur de l'économie verte (efficacité énergétique, économie du carbone, énergies renouvelables, etc.) Mais les évolutions imposées par le double défi énergétique et climatique constituent un gigantesque gisement d'emplois. A titre d'exemple, la rénovation des bâtiments représenterait 400.000 emplois non délocalisables par an ; les autres mesures d'efficacité énergétique, 2 millions d'emplois en 2020 ; un recyclage accru de matériaux clés : 560.000 emplois d'ici à 2025 ; les énergies renouvelables, qui ont déjà créé 300.000 emplois au cours des cinq dernières années, pourraient employer 2,8 millions de personnes en 2020. En outre, certaines mesures fiscales, telles que le déplacement de la taxe sur le travail vers celle sur l'énergie et les émissions de CO2 favoriserait la création de 1,5 millions d'emplois.

L'efficacité énergétique, un maillon essentiel

Dans une note qu'elle a twittée, la Commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard, insiste sur l'importance de l'efficacité énergétique. Elle y souligne que les dirigeants européens ont appelé le mois dernier à un accord pour le mois de juin sur une directive européenne dédiée au sujet. Connie Hedegaard met en garde : les pays qui abaisseront leurs ambitions en matière d'efficacité énergétique diminueront d'autant le potentiel de création d'emplois verts.

La France officellement mobilisée

Le sujet a fait couler pas mal d'encre en France. Officiellement, le gouvernement se déclare favorable à cette directive, qui rendrait contraignant l'objectif d'amélioration de l'efficacité énergétique de 20 % entre 1990 et 2020, à l'instar des 20 % d'énergies renouvelables dans le mix et la réduction de 20 % des émissions de CO2 entre 1990 et 2020. La table ronde dédiée à la question, installée par Nathalie Kosciusko-Morizet en 2011, doit permettre une réduction de 19,7 à 21,4 % de la consommation nationale, le gouvernement a fixé un objectif de rénovation de 3 % des bâtiments d'Etat, et la France demande que le texte prévoie la possibilité d'inclure les transports dans l'assiette de cette obligation. Mais plusieurs ONG écologistes, reçues à ce sujet vendredi dernier par le gouvernement, restent sceptiques quant aux véritables ambitions françaises en la matière.