A Rio, même le foot est vert

Par Dominique Pialot  |   |  661  mots
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Quatre ans avant d'accueillir la Coupe du monde de football, le Brésil annonce son projet d'organiser l'événement le plus "durable" possible. A l'instar du célèbre Maracana, plusieurs stades vont être rénovés dans cette perspective.

Rio+20 n'est sans doute pas une réussite au regard des enjeux qui devaient y être traités, mais cela reste une belle vitrine pour le pays hôte. Le Brésil a en effet profité de la présence de centaines de décideurs sensibilisés aux enjeux environnementaux pour annoncer pour 2014 un Mondial « durable ». Le directeur RSE (responsabilité sociale et environnementale) de la FIFA et le Comité organisateur local (COL) de la Coupe du monde ont présenté leur projet dans le cadre du Sommet de l'Onu qui se tient cette semaine à Rio.

Cela fait quelques années déjà que la FIFA incite les organisateurs à adopter des pratiques et des équipements construits dans le respect des règles de construction durable et sobres en énergie. Précisément, depuis la Coupe du monde de 2006 en Allemagne, qui passe pour la référence en matière de stades « verts ». Le stade Badenova de Fribourg, par exemple, est alimenté à 50 % en énergie solaire.

Investissements massifs dans les stades

Le Brésil va accueillir plusieurs événements sportifs d'envergure au cours des prochaines années : la Coupe des confédérations en 2013, puis la Coupe du monde de foot en 2014, avant les Jeux Olympiques d'été en 2016. Des investissements massifs ont donc été consentis dans les infrastructures et les équipements. Notamment dans les stades, qui figurent parmi les principaux leviers pour réduire l'impact environnemental d'un événement sportif, avec les déplacements des spectateurs et la logistique hôtelière (qui va également bénéficier d'une enveloppe pour se verdir).

13 milliards de dollars vont être investis dans les stades, dont huit (sur les douze qui accueilleront la Coupe en 2014) vont être rénovés. Or, la Banque de développement économique et sociale (BNDES), qui finance la construction de grandes structures, exiged es assurances sur le plan environnemental : recyclage des matériaux de construction, utilisation de l'eau de pluie pour les réservoirs des vestiaires et pour l'arrosage des pelouses ou recours aux énergies renouvelables... Plusieurs stades brésiliens sont en cours de certification LEED, le label dominant de la construction durable.

Une vitrine idéale pour le fabricant de panneaux solaires Yingli

En Afrique du Sud déjà, quelques stades avaient été équipés de panneaux solaires. C'est maintenant au tour du mythique Maracana de Rio. Dans les deux cas, c'est le fabricant chinois Yingli qu'on le doit. Sponsor de la Coupe du monde, Yingli tient là un filon exceptionnel pour se faire connaître dans le monde entier. Le Brésil représente très certainement un marché au potentiel significatif. Et que rêver de mieux, comme vitrine, que le mythique stade Maracana de Rio, épicentre de la Coupe du monde 2014 ?

Construit pour la Coupe du Monde de 1950 qui s'est également déroulée au Brésil, celui-ci va être rénové de fond en comble. Dans le cadre d'un partenariat avec la société de services énergétiques Light Esco et l'électricien EDF Consultoria em Projetos de Geracao de Energia Elwetrica mais aussi l'Etat de Rio de Janeiro, Yingli fournira 1.500 panneaux qui seront placés sur un cercle métallique entourant le toit du stade. « C'est une opportunité unique de travailler sur un bâtiment aussi mythique et aux côtés de deux des plus importants acteurs de l'énergie brésiliens », s'était d'ailleurs réjoui le PDG de Yingli, Liangsheng Miao, lorsque le projet avait été révélé en mai 2011.

Plus verts que les JO de Londres ?

L'impact environnemental des événements sportifs de grande ampleur est devenu un thème de communication très en vogue. Mais jusqu'à présent, en dehors d'effets d'annonce, la réalité a toujours déçu. Parfois même avant le déroulement de l'événement, comme c'est actuellement le cas avec les JO de Londres qui débutent le 27 juillet prochain et ont déjà fait couler beaucoup d'encre, notamment à ce sujet.