Alfa Romeo Giulia : charme et discrétion... l'élégance à l'italienne

Par Nabil Bourassi  |   |  800  mots
L'Alfa Romeo Giulia a pour mission de relancer les ventes de la célèbre marque italienne avant l'arrivée du Stelvio, son premier SUV.
La nouvelle Giulia doit célébrer le retour d'Alfa Romeo sur les grandes berlines. Loin des canons ostentatoires des premiums allemands, la marque italienne n'a toutefois rien à leur envier en matière de finitions intérieures et de qualité de conduite. Seule sa sportivité a du mal à convaincre...

Ne vous fiez pas à son look classique, sa silhouette de tricorps, et ses lignes plutôt sages... l'Alfa Romeo Giulia possède une véritable personnalité dans la pure tradition de la marque sportive italienne. Il est vrai qu'à première vue, on n'est pas impressionné par le design de cette berline. Une carrosserie tout ce qu'il y a de plus conventionnel, avec peu de lignes sur les flancs, avec un coffre visible mais sans relief, et une signature lumineuse pas très acérée.

En réalité, la proue avant est beaucoup plus caractéristique qu'on ne le croit puisqu'elle est proportionnellement plus importante que le reste de la carrosserie. Et comme sur les autres modèles, on y aperçoit ces nervures, certes légères, mais qui dessinent une silhouette aussi élégante que baroque, pour faire de la Giulia une Alfa Romeo : le haut-de-gamme à l'italienne.

Pourtant, la Giulia aurait pu marquer quelques points premium supplémentaires en se donnant une robe plus sportive encore avec des flancs plus galbés... La griffe italienne a préféré jouer sur l'environnement intérieur pour déployer son ambition de marque haut-de-gamme.

Une ambiance entre néo-rétro et modernité

Sur cette version diesel 180 chevaux, les designers italiens ont concocté une ambiance entre néo-rétro et modernité. Les sièges en cuir, couleur camel, rappellent les vieux films italiens. Mais pas question de sacrifier la modernité grâce au réglage électrique des sièges. La planche de bord joue également la carte de la modernité avec cet écran assez large et harmonieusement encastré à la planche. Les rappels de cuir sur la planche, entre quelques baguettes de carbone argenté rappelle encore cette dualité assumée entre nostalgie et modernité.

Il n'empêche, on se sent bien dans cet intérieur assez dépouillé, mais efficace. Les commandes sont pratiques et assez ergonomiques. L'accès à l'écran est simple et intuitif. Le contrôle du chauffage et de la climatisation est également très pratique. On regrette toutefois ce plastique très rugueux qui surplombe la planche de bord et qui aurait probablement gagné à être plus discrète, histoire de ne pas nous éloigner de l'ambiance premium vers laquelle la Giulia veut nous emmener.

L'agencement de l'habitacle est également malin. A l'avant comme à l'arrière, on a un espace plutôt généreux. Le coffre n'en souffre pas trop avec son volume de 480 litres. La Giulia se place ainsi sur les mêmes prestations qu'une BMW Série 3. On est toutefois réservé sur l'ouverture du coffre, un peu étroite, pas très pratique pour charger bagages ou objets volumineux.

Remarquable adaptabilité entre deux modes de conduite

Avec Giulia, Alfa Romeo ne veut pas seulement livrer une voiture élégante à vocation statutaire, mais veut s'imposer comme une référence en termes de sportivité premium. A cet égard, plusieurs finitions moteurs sont proposées dont la quadrofoglio avec 180 chevaux (couple de 450 Nm), et un V6 avec 510 chevaux (600 Nm de couple). De la puissance, Giulia en a donc sous le capot ! Elle est réactive, et le dosage des suspensions est plutôt bien calibré pour ne pas gêner la dynamique de conduite ni étouffer le confort de conduite. A la condition toutefois de se placer en mode dynamique. Sous le régime normal, Giulia est beaucoup plus timorée. Les suspensions inhibent la réactivité et le couple moteur est moins nerveux. La différence de conduite entre les deux modes est extrêmement marquée, beaucoup plus perceptible que chez d'autres constructeurs.

Une voiture très aboutie, malgré un petit manque côté sportivité

Schizophrène ? Presque ! Mais au service d'une remarquable adaptabilité entre deux modes de conduite, ou tout simplement entre deux types de situations (embouteillage ou autoroutes, dépassements dynamiques ou conduite calme...). Une option permet même de garder une conduite sportive sans pour autant renoncer à des suspensions très souples. Tout cela, en deux clics à peine.

Cette dynamique rend la conduite agréable, mais ne fait cependant pas de Giulia une voiture véritablement sportive, ou en tout cas, pas autant qu'elle l'aurait souhaité. Alfa Romeo a préféré soigner cet équilibre entre dynamique et confort de conduite. La célèbre griffe italienne l'a fait avec brio, tout comme son travail de design et d'agencement intérieur. Même si elle pêche ci et là sur des détails, Giulia n'en reste pas moins une voiture très aboutie qui ne présage que du bon pour la suite d'Alfa Romeo qui a promis pléthore de nouveaux produits pour les années à venir, dont un SUV (Stelvio) aux prestations très sportives !