Enfin, la France va reconnaître la contribution des entreprises sociales à l'économie !

Par Jacques Dasnoy*  |   |  429  mots
Jacques Dasnoy (DR)
Alors que Benoît Hamon présentait la semaine dernière son projet de loi pour faciliter la reconnaissance du secteur de l'économie sociale et solidaire, Jacques Dasnoy, délégué général du Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves) se félicite : enfin, les entreprises sociales vont pouvoir se développer, et contribuer au redressement français.

Le 24 juillet dernier Benoît Hamon a présenté en Conseil des Ministres son projet de Loi relatif à l'Economie sociale et solidaire. Une loi ambitieuse, qui vient lever le voile sur un modèle d'entreprise méconnu, au potentiel sous-estimé, moteur d'une conception différente de l'économie, dynamique et inventive.

Des entreprises performantes et rentables

Contrairement aux idées reçues, les entreprises sociales ne s'interdisent pas d'être performantes et rentables, bien au contraire, et c'est pour mieux mettre la richesse créée au service de leur activité sociale et/ou environnementale. Associations, coopératives, mais aussi SA, SAS,...toutes ont ainsi en commun de considérer qu'il ne peut y avoir de projet social ou environnemental fort sans un modèle économique robuste.

PME en devenir comme Eqosphère, Société coopérative d'intérêt collectif (Scic) innovante comme Enercoop ou encore grand groupe en plein boom comme Vitamine T, ces entreprises à la fois comme les autres - car adaptées aux règles du marché -, et différentes - car totalement dédiées au bien commun - sortent aujourd'hui de l'ombre. Comme sortent de l'ombre leurs cons?urs anglaises, italiennes, américaines, coréennes ... Car les entreprises sociales ne sont pas une énième originalité dont seul notre pays a le secret, mais un mouvement de fond mondialisé.

Une loi nécessaire qui participe au redressement économique

Elles sont résistantes face à la crise, créent de l'emploi (+ 23% sur ces 10 dernière années), relocalisent des activités jugées un peu vite comme impossibles à maintenir en France, se positionnent sur des secteurs d'avenir - la croissance verte par exemple - et répondent aux besoins fondamentaux de nos concitoyens - santé, dépendance, exclusion, logement... Rien d'étonnant à ce que les plus grandes entreprises françaises s'attachent à nouer des collaborations avec ces entreprises solides, agiles et innovantes. Renault, Suez, KPMG,... elles sont aujourd'hui toujours plus nombreuses à se lancer avec elles dans des partenariats stratégiques gagnant-gagnant.

Rien d'étonnant non plus à ce qu'une loi vienne aujourd'hui reconnaître la contribution des entreprises sociales à l'économie française (6 % de la valeur ajoutée brute de notre pays selon l'INSEE) et à une société plus juste, qui n'oublie personne sur son chemin. Cette loi nécessaire, qui ouvrira notamment un meilleur accès de ces entreprises à des financements publics et privés, permettra à cette autre manière d'entreprendre de se développer et contribuer toujours davantage, aux côtés de toutes ses forces vives, au redressement économique et social de notre pays.