Grèce : il faut plus de coopération en Europe pour conclure la revue du programme

Par Dimitris Papadimoulis  |   |  718  mots
Dimitrios Papadimoulis est vice-président du parlement européen.
La Grèce et ses créanciers sont à la croisée des chemins. Il faut conclure la seconde revue du programme et que l'Allemagne et le FMI cessent de bloquer les discussions. Par Dimitris Papadimoulis est Vice President du parlement européen, chef de file du groupe Syriza.

En dépit de difficultés  croissantes et d'obstacles après sept ans d'une récession profonde et un  PIB en recul de plus de 25%, les grands sacrifices du peuple grec et l'agenda de réforme du gouvernement commencent à donner - pour la première fois - des résultats.

En 2016, l'économie grecque a obtenu un taux de croissance légèrement positif et les cibles d'excédents primaires ont été dépassées. Ce fait a permis au gouvernement de débloquer un plan exceptionnel de soutien aux retraités à bas revenus et de geler la hausse de la TVA dans les îles de la mer Égée qui souffrent de l'immense flux de réfugiés. Entre temps, le chômage a constamment reculé, de 27% au début de 2015 jusqu'à 23% à la fin de 2016, alors que les prévisions des organisations internationales prévoient une croissance de 2,5% à 3% pour la période 2017-2020.

L'Allemagne et le FMI doivent cesser de bloquer la situation

Après beaucoup d'années, il existe donc des développements positifs pour l'économie et la société grecque. Et ce serait dommage de les abandonner. Le gouvernement grec doit faire plus et accélérer le rythme des réformes, mais, dans le même temps les créanciers et nos partenaires européens ont besoin de tenir leurs engagements et de cesser de faire des demandes irrationnelles et folles, qui sortent du contexte de l'accord présent. Il est ici fait allusion à la position adoptée par le gouvernement allemand et le FMI qui, tous deux empêchent tout développement positif et détruisent tout progrès du côté grec.

Lors du dernier Eurogroupe du 20 janvier, il n'y a eu aucun progrès, mais au contraire un ensemble de demandes imprévisibles que non seulement la Grèce, mais aussi aucun autre membre de la zone euro et de l'UE ne pourrait accepter. Il est impossible d'appeler la Grèce à légiférer maintenant, en avance, des mesures pour 2019. Ceci va à l'encontre de la constitution et notre culture juridique et politique européenne. De surcroît, le progrès réalisé par la partie grecque et la situation budgétaire positive ne laisse pas de place pour une telle procédure anticipée et de précaution.

Les soutiens de la Grèce

La Commission européenne et le MES soutiennent la Grèce et reconnaissent les progrès et les efforts réalisés par le gouvernement, même si ces deux institutions doivent renforcer leur position à la table des négociations. Il est inacceptable que la Grèce se trouve dans la position d'être "l'objet" de négociations derrière des portes closes entre le FMI et l'Allemagne. Nous ne devrions pas non plus oublier que le principe de solidarité et de décision en commun dans la prise de décision est un élément essentiel de la loi de l'UE que toutes les parties doivent respecter.

Les choses semblent très claires au parlement européen, où le groupe de gauche, les Socialistes et les Verts soutiennent ouvertement et publiquement le gouvernement grec, non seulement parce qu'ils reconnaissent les progrès réalisés en termes de réformes, de capacité budgétaire et de stabilité. Et parce qu'ils perçoivent les menaces d'un échec, c'est-à-dire l'absence de conclusion de la revue du programme.

Ne pas alimenter l'extrême-droite

Tout retard supplémentaire causerait des turbulences plus profondes dans l'establishment européen. Il affaiblirait la confiance des citoyens dans les institutions européennes et nourrirait les forces populistes d'extrême-droit. Ces forces développent un profil social pour parvenir au pouvoir, mais ils n'ont pas d'agenda social en dehors de la destruction de l'UE et du démantèlement de l'UE et de ses valeurs fondatrices.

La Grèce et l'UE sont à la croisée des chemins. Il en va de notre intérêt commun, en Grèce et à l'extérieur de la Grèce, de dépasser avec succès ce point crucial, de conclure la seconde revue du programme et, ensuite, d'avancer dans les discussions sur les excédents primaires au-delà de 2018. Le temps presse, et c'est pourquoi une coopération entre les partis est nécessaire en Grèce.