L'économie du Venezuela au bord du collapse

Par latribune.fr  |   |  480  mots
Le président du Venezuela Nicolas Maduro, à droite
Alors que l'économie s'effondre, le président Maduro annonce une hausse de 30% du salaire minimum

Le président du Venezuela Nicolás Maduro a annoncé samedi une hausse de 30% du salaire minimum, à la veille de la fête des travailleurs du 1er mai qui devrait être marquée par des manifestations importantes dans les rues du pays à l'économie sinistrée. Le chef de l'Etat socialiste, dont la majorité des Vénézuéliens souhaitent le départ, a annoncé à la télévision que le salaire minimum allait passer à 15.051 bolivars, soit près de 40 dollars par mois au taux de change officiel plus élevé, ou 14 dollars au taux du marché noir.

La hausse du salaire minimum concerne également les fonctionnaires, les membres de l'armée et les retraités. Depuis le début de l'année, le salaire minimum au Venezuela a été augmenté de 56%. L'an dernier, il avait engrangé quatre hausses, pour un taux cumulé de 98%.

Les Venezuéliens excédés par les pénuries

De même la valeur des bons d'alimentation, que reçoivent tous les travailleurs et qui permet de régler des achats dans les supermarchés et pharmacies a été augmentée de 40% à 18,585 bolívars, à partir du 1er mai également.

Pour cette journée de 1er mai le pouvoir a appelé ses soutiens à défiler dans les rues de Caracas alors que près de 68% des Vénézuéliens, excédés par les pénuries et une inflation à trois chiffres, sont en faveur d'un départ du président le plus vite possible et une nouvelle élection porésidentielle, selon un sondage de Venebarometro publié jeudi.

L'opposition veut organiser un référendum révocatoire

L'opposition a recueilli près de deux millions de signatures pour demander le départ du président Maduro, une première étape pour pouvoir organiser un référendum révocatoire. Elle a accentué jeudi la pression sur le président Maduro en votant au Parlement une motion de défiance contre son ministre de l'Alimentation pour cause de pénuries, dans un climat de crise économique et mécontentement populaire.

Des milliers de Vénézuéliens font chaque jour la queue pendant des heures devant les supermarchés pour acheter de la farine, du riz ou du café.

"Nous faisons face à la pire urgence alimentaire qu'ait connue le Venezuela", a déclaré le député Ismael Garcia, à l'origine du texte. Selon lui, la crise est due à "l'échec d'un modèle économique qui a ruiné le pays".

C'est le dernier acte en date du choc de pouvoirs qui paralyse ce pays sud-américain depuis la victoire de l'opposition aux élections législatives de décembre, une première en 17 ans. La pression de la rue sur le président socialiste, au pouvoir depuis 2013, est maximale, des émeutes ayant même déjà éclaté ces derniers jours dans la deuxième ville du Venezuela, Maracaïbo (nord-ouest).

AFP