"Pour une défense souveraine, européenne et résiliente avec Emmanuel Macron"

Par Thomas Gassilloud  |   |  860  mots
"La France-puissance, nous la voulons souveraine, européenne et résiliente" (Thomas Gassilloud, député LREM du Rhône). (Crédits : DR)
Face au programme défense de Marine Le Pen qui isole la France en sortant du commandement intégré de l'OTAN et des coopérations avec l'Allemagne, Emmanuel Macron propose en même temps une France souveraine mais une France ouverte sur l'Europe. Par Thomas Gassilloud, député AGIR du Rhône et membre de la commission de la défense nationale et des forces armées

Dans quelques jours, les Français devront par leur bulletin de vote faire un choix dont les conséquences ne sont pas seulement nationales, mais dont l'écho est international. Il s'agira d'élire non pas seulement celui qui porte la voix de la France mais qui lui donne sa stature et sa place : peut-on imaginer, à l'heure où la guerre fait rage aux portes de l'Europe, avec une Russie qui est l'agresseur, peut-on imaginer voter pour un parti et une femme qui n'a jamais fait caché son admiration pour Vladimir Poutine et accepté les financements russes ?

Mais il ne s'agit pas que de ce qui serait une attaque ad hominem : cela renvoie aussi à une vision du monde étriquée, renfermée sur soi, et qui prêche un nationalisme rabougri quand les défis qui nous attendent exigent des réponses collectives audacieuses, innovantes, et surtout claires. Le programme de Marine Le Pen en matière de défense en est l'exacte inverse : il rompt avec les principes de sécurité collective en Europe en invitant à quitter l'OTAN et à renégocier sans dire comment nos partenariats, il suggère une transformation profonde de nos forces sans leur fixer des objectifs cohérents, et son idée d'une France-puissance reprend en réalité ce qui a été fait depuis cinq ans.

Une France souveraine, européenne et résiliente

Merci Madame Le Pen, de souligner dans votre programme en quoi depuis 2017, le président de la République a réellement mis la défense au cœur de son action politique. La première de ses promesses, quand il n'était alors que candidat, était de porter la part de la défense dans le budget à 2% du PIB. Nous y sommes. L'actuelle Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 est à la fois la plus ambitieuse et le seul exercice de cette espèce réalisé depuis plus de 20 ans. Cette LPM n'a pas seulement régénéré nos forces : elle prépare nos engagements de demain et a engagé une action déterminée sur la voie de la modernisation de nos équipements et de nos moyens.

La France-puissance, nous ne vous avons pas attendu pour la porter, mais nous la voulons respectée, nous la voulons forte, nous la voulons capable, en lien avec nos alliés et partenaires. Nous la voulons souveraine, européenne et résiliente. Nous savons qu'elle préserve notre liberté d'action et notre autonomie de décision, partout où les exigences le commandent : en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient et dans l'Indopacifique. Nous manifestons et nous manifesterons toujours la conscience qui nous unit à nos alliés, la communauté de destin en laquelle nous croyons, et la volonté de prendre la part qui nous revient dans la défense de notre maison commune.

Plus de souveraineté

La crise du COVID-19 l'a montré : nous avons besoin de plus de souveraineté car il s'agit d'une des conditions de notre autonomie nationale. Dans le domaine de la défense, nous n'avons jamais dérogé à ce principe, qui constitue l'une de nos lignes directrices : nous voulons préserver la chaîne de valeur qui va de la conception à la réalisation, en passant par la sécurisation de nos approvisionnements stratégiques. Notre industrie de défense est une de nos priorités : nous connaissons le dynamisme de la recherche et du développement, et nous l'encourageons. Nous savons son poids dans notre économie nationale et dans nos territoires. Ce n'est pas pour rien que le ministère des Armées a accompagné le plan de relance et qui bénéficie aux 26.000 entreprises partenaires de la défense.

Cette souveraineté ne peut cependant faire fi de notre vocation européenne : c'est notre voix collective qui a infligé les sanctions les plus lourdes à la Russie. C'est notre action résolue qui nous conduit à adopter des mesures inédites. Autonomie stratégique, Europe puissance : ces concepts deviennent depuis 2017 réalité. Il ne s'agit pas de se replier dans une posture frileuse et attentiste, et de refuser, au nom d'un anti-américanisme antique, ce que nous offre une OTAN que nous accompagnons dans sa transformation. Mais un véritable pilier européen, reconnu et enfin valorisé, doté des moyens d'intervenir quand ses intérêts l'exigent, et pour cela, à cause de cela, autonome.

Développer notre résilience

Enfin, nous devons aujourd'hui développer notre résilience, pour faire face aux chocs les plus brutaux et les plus inattendus. Cette résilience est triple : elle organise nos outils institutionnels et politiques, elle mobilise les moyens de l'État, et elle responsabilise les citoyens. Elle donne aussi du sens : elle nous permet de faire Nation, et c'est pourquoi les projets que nous portons pour une meilleure culture de l'engagement du SNU au doublement de la réserve militaire, traduit cette force qui fait France, qui fait sens.

La responsabilité, les choix et l'action : un programme qui veut une défense ambitieuse, une défense de l'avant et pas une ligne Maginot. Faire entendre la voix de la France et protéger les Français, c'est ce que nous voulons avec Emmanuel Macron.