À Saclay, Emmanuel Macron rêve d’un « MIT à la française »

Par César Armand  |   |  544  mots
A l'heure des débats sur le périmètre et les compétences des uns et des autres en Île-de-France, et devant sa présidente Valérie Pécresse et son confrère François Durovray, patron du conseil départemental de l'Essonne, Emmanuel Macron l'assure : « Le plateau de Saclay doit devenir un campus métropolitain »
En visite sur le plateau de Saclay mercredi 25 octobre 2017, le président de la République, qui a promis des annonces sur le Grand Paris en décembre, a confirmé la césure entre l’université de recherche intensive « Paris-Saclay » et un second pôle autour de l’Ecole polytechnique.

Dix ans que le feuilleton agite les départements de l'Essonne et des Yvelines. Saclay et Polytechnique, vaisseaux-amiraux, vont-ils ne faire qu'un ? Mercredi 25 octobre 2017, Emmanuel Macron a tranché :

« Nous devons construire un paysage plus simple, plus attractif, qui offre plus d'opportunités. »

Il ajoutait :

« La question des prééminences s'est posée, mais, à chaque fois que nous mettons trop d'énergies dans des guerres intestines, nous ralentissons l'histoire quand l'histoire s'accélère. Certains ont joué le jeu, d'autres ont montré leur résistance. »

Aussi, après avoir dénoncé « toute tentative d'uniformisation (qui) est vouée à l'échec », le Président a-t-il confirmé l'existence de deux pôles complémentaires aux « éléments transversaux » : d'une part, l'université de recherche intensive « Université Paris-Saclay », concentrée à Orsay et Gif-sur-Yvette, qui regroupera les universités de Paris-Sud, Versailles-Saint-Quentin, Évry, Centrale Supélec, ENS Paris-Saclay et l'IOGS (Institut d'optique Graduate School) ; et d'autre part, une alliance de grandes écoles avec l'X, l'ENSTA, l'ENSAE, Telecom Paris Tech et Telecom Sud Paris.

« Faire éclore une licorne dans quelques années »

Emmanuel Macron entend, en réalité, que la situation « évolue vers un MIT à la française », avec la création de valeurs économiques en lien avec les entreprises, du grand groupe à la startup, et ce, dans l'espoir de « faire éclore une licorne dans quelques années ». Et d'insister sur une condition de la réussite du projet : « la lisibilité et la clarté qui sont essentielles pour l'attractivité de la France auprès des partenaires européens et dans toute la francophonie », et notamment en Afrique où il faudrait « projet notre enseignement supérieur ».

Taclant ceux qui auraient voulu « une unité complète », le président de la République assure que « la marche arrière n'est plus possible. Les cultures doivent irriguer un projet plus ambitieux », et, « en même temps », promet que l'État sera là pour « consolider, clarifier et décupler chacun des efforts ». Outre l'intelligence artificielle, les défis sont en effet nombreux : « Nourrir la planète, éradiquer la misère, dessiner la mobilité de demain... » pour lesquels « une grande partie des réponses » viendra du plateau de Saclay.

Un campus métropolitain

A l'heure des débats sur le périmètre et les compétences des uns et des autres en Île-de-France, et devant sa présidente Valérie Pécresse et son confrère François Durovray, patron du conseil départemental de l'Essonne, Emmanuel Macron l'assure : « Le plateau de Saclay doit devenir un campus métropolitain », promettant des annonces en décembre, mais dont « aucune décision ne viendra réduire l'ambition portée de rayonnement international ».

Juste avant ce discours, lors de l'inauguration du nouveau bâtiment de l'Institut de mathématique d'Orsay, le député de l'Essonne Robin Reda, qui s'apprête à créer un groupe de travail LR sur le Grand Paris à l'Assemblée nationale, confiait justement à La Tribune que « l'hypothèse de "l'arrachement" de Saclay à la Métropole commence à se tarir ».

Lire aussi: Les départements franciliens veulent une métropole à l'échelle de la région

Pour rappel, le plateau comptabilise près de 76.000 étudiants, 11.000 chercheurs et 350.000 emplois, dont 10% dans la recherche et le développement.

Par César Armand,
correspondant Grand Paris/Île-de-France pour La Tribune