Baisse des dotations  : Paris demande à son tour un moratoire

Par latribune.fr  |   |  381  mots
Anne Hidalgo mène la fronde des maires qui souhaitent un gel de la baisse des dotations pour 2017.
La maire de Paris Anne Hidalgo souhaite que le gouvernement gèle la baisse prévue de la dotation globale de fonctionnement aux collectivités locales en 2017.

Comme l'Association des maires de France, la maire de Paris Anne Hidalgo demande au gouvernement un gel de la baisse des dotations de l'Etat en 2017. Au niveau national, une baisse de 10,7 milliards d'euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l'Etat aux collectivités, soit environ 3,6 milliards d'euros chaque année entre 2015 et 2017, est en effet prévue. La DGF avait déjà été réduite d'1,5 milliard d'euros en 2014. La mairie de Paris estime prendre toute sa part dans cette cure d'austérité. « Depuis 2012, le cumul de la baisse des dotations et de la hausse des péréquations a amputé le budget de la Ville de Paris de plus de 1 milliard d'euros », s'inquiète la Ville dans un communiqué.

Choc externe de 280 millions d'euros

Et en 2017, « la Ville de Paris devrait ainsi faire face à un choc externe de 280 millions d'euros qui résulte exclusivement des décisions de l'Etat » ajoute la mairie capitale. « A ce rythme, dès 2018, la collectivité parisienne contribuera davantage aux fonds de péréquation qu'elle ne recevra de dotations », s'indigne aussi la collectivité.

Plus globalement, la baisse des dotations affecte le niveau de ressources des collectivités locales françaises, ce qui les empêche de lancer des projets d'investissements. Or, « le maintien des capacités d'investissement des collectivités locales est décisif pour affermir la croissance française et faire reculer le chômage alors que dans le même temps », explique-t-on à la mairie de Paris.

Entraver la reprise de l'économie

Poursuivre à ce rythme de baisse des dotations 2017 entraverait, selon la capitale, la reprise de l'économie. Elle demande ainsi au gouvernement de réviser cette politique par un moratoire sur la baisse des dotations en 2017, tout en soutenant davantage l'effort d'investissement des collectivités locales.

A priori, l'exécutif a entendu la gronde des collectivités. Il est en effet conscient qu'à un an des élections présidentielle et législatives, il serait profitable de relancer des secteurs créateurs d'emplois, comme le bâtiment et les travaux publics. Or ce secteur est massivement soutenu par l'investissement public local.

L'annonce favorable aux collectivités locales d'un aménagement du plan de baisse des dotations pourrait ainsi intervenir le 31 mai en ouverture du prochain salon des maires... Paris.