L'Hadopi prise pour cible par Aurélie Filippetti

Par latribune.fr  |   |  353  mots
Aurélie Filippetti, ministre de la Culture - Copyright Reuters (Crédits : AFP)
La ministre de la Culture estime disproportionnés les crédits alloués à l'Hadopi, tout comme les sanctions contre les internautes qui téléchargent illégalement. A terme, cela pourrait traduire une intention de supprimer de cette institution.

Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait promis "l'Acte II de l'exception culturelle". Celui-ci pourrait, dans un premier temps, se traduire par l'envoi aux oubliettes de la Haute autorité pour la diffusion des ?uvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi). La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a en effet confié au Nouvel Observateur dans un entretien publié ce jeudi, son avis plutôt négatif sur l'organisme créé en 2009. Pour elle, "l'Hadopi n'a pas rempli sa mission de développement de l'offre légale".

La suspension de l'accès au Net, "une sanction disproportionnée"

En outre, la nouvelle locataire de la rue de Valois estime que les crédits alloués à l'Hadopi sont trop élevés. "12 millions d'euros annuels et 60 agents, c'est cher pour envoyer un million d'e-mails", juge-t-elle. Qui plus est, Aurélie Filippetti rejette l'une des sanctions phares que peut prendre l'autorité à l'encontre des personnes qui téléchargent illégalement: "la suspension de l'accès à internet me semble une sanction disproportionnée face au but recherché". La commission dirigée par Pierre Lescure, l'ancien numéro un de Canal plus, émettra un avis sur la question.

Quand Aurélie Filippetti jugeait l'Hadopi "catastrophique"

En attendant,Aurélie Filippetti a déjà fait connaître sa position à l'égard de cette autorité. Dès 2011, l'ancienne députée socialiste de Moselle mettait en cause l'institution. "Hadopi n'a jamais amélioré la rémunération des créateurs. Surtout, Hadopi a pour la première fois opposé le public et les artistes. C'est une catastrophe qui ne doit pas se reproduire, et dont il faut sortir", avait-elle lancé lors d'un colloque organisé par la Coalition française pour la diversité culturelle. Reprenant l'une des critiques formulée par le public à l'encontre de l'Hadodi, elle l'assimilait à "atteinte aux droits fondamentaux qui risque d'être contestée par la justice européenne". Pour rémunérer les artistes, elle évoquait une sorte de "licence globale" pour les étudiants. A l'entrée à l'université, ils paieraient un supplément qui leur autoriserait l'accès aux produits culturels en ligne.