La loi anti-Amazon adoptée au Sénat

Par latribune.fr  |   |  405  mots
Le Sénat a adopté la loi "anti Amazon" à l'unanimité, jeudi 9 janver 2014.
Tout le monde d'accord. Le Sénat a adopté à l'unanimité dans la soirée mercredi un projet de loi soumis par des députés de l'opposition, visant à réduire l'avantage concurrentiel d'Amazon dans le marché du livre.

Parlementaires de droite et de gauche avaient déjà voté comme un seul homme le 3 octobre dernier à l'Assemblée la loi "anti Amazon". Ce texte, qui comprend un unique article doit insérer dans la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre un alinéa stipulant que, dans le cas d'un libre expédié à l'acheteur, le vendeur ne peut cumuler à la fois le rabais autorisé de 5% et la gratuité des frais de port.

Cet alinéa vise à affaiblir l'avantage commercial dont profite Amazon face aux librairies physiques, qui dénoncent le "dumping" de l'entreprise de Jeff Bezos en matière de gratuité de frais de port. Déclarant ses impôts au Luxembourg, Amazon ne paie pas d'impôts en France et tire profit d'un stock pléthorique pour concurrencer le réseau physique, très développé en France (3 500 librairies traditionnelles, contre 1.000 en Grande-Bretagne par exemple).

Christian Kert, député UMP à l'origine du projet de loi, expliquant en octobre au Monde l'objectif du texte :

Faire en sorte que le prix du libre vendu en ligne soit plus élevé que celui vendu par le détaillant en librairie indépendante.

Une tendance lourde

Pas sûr toutefois que la mesure suffise à enrayer la tendance, la part des ventes de livres réalisées en ligne étant passée de 3,2% en 2003 à 17% en 2012.

Le ministère de la Cuture a relayé sur son compte Twitter une infographie du Sénat, détaillant les différentes versions de la mesure adoptées au Parlement :

 

Le texte doit encore être définitivement adopté par l'Assemblée nationale, qui devrait à nouveau l'examiner dans les prochaines semaines.

Fonctionnalité Premium

La veille, Amazon avait retiré de son site l'option "livraison gratuite" ("Super Saver") pour les livres de moins de 10 livres en Grande-Bretagne, rapporte The Economist (lien en anglais). Un mouvement qui fait suite à un resserrement des options de livraison gratuite sur les articles n'étant ni livres, ni CD, ni DVD en juillet 2013, puis à un rehaussement du seuil de gratuité de livraison aux Etats-Unis, de 25 à 35 dollars en octobre dernier.

L'objectif d'Amazon est de pousser les consommateurs de souscrire à son offre Premium, pour 49 euros par ans. Une offre qui propose la livraison des commandes gratuite, en un jour ouvré... Pour le moment.