Arnaud Montebourg attaque le site Booking en justice, le groupe se défend

Par latribune.fr  |   |  451  mots
En novembre, le gouvernement avait déjà assigné en justice le groupe Expedia, dont les contrats comportaient des clauses "entravant significativement la liberté commerciale et tarifaire des hôtels". Reuters
Le ministre de l'Economie assigne le groupe de réservation d'hôtels en ligne devant le tribunal de Commerce. Il dénonce l'illégalité de certaines clauses qui empêchent les hôteliers de fixer librement leurs tarifs.

Le ministre français de l'Economie, Arnaud Montebourg, a annoncé mardi engager une action contentieuse contre le groupe Booking pour "mettre fin aux déséquilibres" dans les relations entre les centrales de réservation et les établissements hôteliers.

En croisade contre la concurrence "inégale"

En novembre, le gouvernement avait assigné en justice le groupe Expedia, dont les contrats comportaient des clauses entravant significativement la liberté commerciale et tarifaire des hôtels, précise le ministère dans un communiqué. Et d'ajouter :

"Les services de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ayant mis en évidence l'existence de clauses similaires dans les contrats du groupe Booking, les sociétés du groupe viennent d'être assignées à comparaître devant le tribunal de commerce de Paris par le ministre de l'Economie"

Les clauses figurant dans les contrats de Booking interdisent notamment aux hôteliers de proposer directement aux consommateurs des tarifs plus attractifs que ceux qu'il propose sur son site, ajoute le ministère. 

"Cette plainte va dans le bon sens. Une autre solution pourrait consister à interdire ces clauses par la loi", a réagi dans un communiqué le groupement national des indépendants (GNI) qui regroupe les syndicats de l'hôtellerie, la restauration et les cafés Synhorcat, CPIH et Fagiht.

La démarche juridique du gouvernement "devrait contribuer à clarifier les relations entre les hôteliers et les centrales de réservation", estiment de leur côté l'Umih, la principale organisation patronale de l'hôtellerie, et le Groupement National des Chaînes Hôtelières (GNC).

Booking défend "une relation de confiance mutuelle"

Au lendemain de cette annonce, le groupe de réservations hôtelières en ligne Booking.com a affirmé respecter "les règles commerciales en vigueur".

"La relation entre Booking.com et ses établissements partenaires est basée sur une relation de confiance mutuelle", a réagi la plateforme dans un communiqué. Et d'ajouter :

"La démarche entreprise par le ministère de l'Economie, dont les motifs portent essentiellement sur l'équilibre des relations commerciales de Booking.com avec ses partenaires, est par conséquent une occasion de démontrer de manière objective que Booking.com est pleinement respectueux des règles commerciales en vigueur."

L'opérateur fait savoir par ailleurs que l'assignation en justice annoncée mardi par Arnaud Montebourg "a été requise par l'ancien ministre de l'Economie Pierre Moscovici, le 21 février 2014" et qu'elle "ne concerne pas Booking.com spécifiquement mais un ensemble plus large d'opérateurs de la réservation en ligne" dont son concurrent Expedia.

 

Article mis à jour le 28/05 à 13h18 avec la réponse de Booking.com.