Piratage de Sony : une "grave affaire de sécurité nationale" selon la Maison Blanche

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  422  mots
Mercredi, Sony aannulé la sortie de "L'interview qui tue!", comédie satirique sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un, après que le groupe de pirates eu menacé de s'en prendre aux salles de cinéma et aux spectateurs.
Examinant "un ensemble d'options" qui devraient être "appropriées" et "proportionnelles", le gouvernement américain n'a pas attribué à la Corée du Nord l'affaire de piratage informatique massif subie en novembre par la filiale américaine de Sony.

Le gouvernement américain prend très au sérieux le piratage informatique qui a frappé Sony Pictures fin novembre. Ainsi, la Maison Blanche l'a qualifié de "grave affaire de sécurité nationale", jeudi 18 décembre.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a souligné que le Conseil de sécurité nationale examinait "un ensemble d'options" qui devraient être "appropriées" et "proportionnelles". Il a fait valoir que l'objectif de ceux qui menaient ce type d'opérations était souvent "de provoquer une réponse de la part des Etats-Unis".

La Maison Blanche refuse de désigner Pyongyang

Pyongyang impliqué? Refusant de désigner le régime nord-coréen comme l'auteur de l'attaque, le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest s'est contenté d'ajouter que l'enquête du ministère de la Justice et de la police "progresse". Toutefois, une source chez Sony a indiqué à l'AFP que la police fédérale (FBI) devrait faire une annonce ultérieurement jeudi 18 décembre et qu'"il semble" que la Corée du Nord ait commandité l'attaque.

Mercredi, Sony Pictures Entertainment (SPE) a décidé d'annuler la sortie de "L'interview qui tue!", comédie satirique sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un, après que le groupe de pirates ayant revendiqué l'attaque informatique, le GOP, eu menacé de s'en prendre aux salles de cinéma et aux spectateurs, agitant le spectre du 11 septembre 2001. Une décision qui a suscité un certain scepticisme jusqu'en France. Ainsi, le député PS Jean-Jacques Urvoas, qui a remis au Président un rapport "relatif à la protection du secret des affaires", a lancé sur Europe 1, vendredi: "Si Sony recule, d'autres vont attaquer et attaqueront plus fort."

Snapchat, victime collatérale

En outre, le piratage de Sony a fait une victime collatérale: Snapchat. Les secrets de la start-up ont été révélés au grand jour. Le contenu d'échanges de mails de Michael Lynton, son PDG, ont été dévoilé. On y apprend que Snapchat a déjà réalisé plusieurs acquisitions, notamment Addlive pour 30 millions de dollars, une société qui lui permettra d'insérer une fonction de chat vidéo dans son service, ou encore le rachat pour 15 millions de dollars de Vergence Labs, concepteur de lunettes connectées donnant la possibilité de filmer à haute définition.

Michael Lynton s'est dit "dévasté". "Ce n'est pas juste que les gens arrivent à éclipser tout le dur travail que nous avons accompli."

Mis en ligne le 19/12/2014 à 10:10. Mis à jour le 19/12/2014 à 11:38.