Apple contre le FBI : front commun des géants de la tech

Par latribune.fr  |   |  382  mots
Cette rare démonstration d'unité autour d'Apple de la part de sociétés qui sont aussi ses concurrents en dit long sur l'opposition de la Silicon Valley à la volonté de la police fédérale de faire plier le fabricant de l'iPhone.
Les géants de l'Internet ont adressé une lettre de soutien à la justice américaine alors que le FBI demande l'aide d'Apple pour déverrouiller l'iPhone d'un des assaillants de la fusillade de San Bernardino, qui a fait 14 morts.

De Google à Facebook en passant par Microsoft ou Yahoo!, de nombreux géants de la Silicon Valley soutiennent Apple dans son combat contre le FBI. La firme de Cupertino que répondre à la demande de la justice d'aider le FBI à accéder au contenu d'un iPhone utilisé par l'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino créerait un "dangereux précédent" et mettrait en danger la sécurité de ses clients.

"Si les arguments du gouvernement l'emportent, tout l'écosystème internet sera affaibli, laissant les internautes plus vulnérables aux pirates informatiques et autres acteurs malveillants", a indiqué dans un communiqué la Computer & Communications Industry Association (CCIA), à l'origine d'un texte avec l'Internet Association et d'autres acteurs du secteur.

Les concurrents du groupe californien ont adressé cette lettre de soutien ("amicus curiae", dans le langage juridique américain) à Sheri Pym, la juge fédérale qui va se prononcer sur l'appel d'Apple. Six proches des victimes de la fusillade de San Bernardino ont également écrit à la juge, mais cette fois pour soutenir le FBI face à Apple. Dans l'affaire de San Bernardino, les parties doivent présenter leurs arguments lors d'une audience devant un tribunal fédéral de Californie le 22 mars.

La confiance et la sécurité des utilisateurs en jeu

Cette rare démonstration d'unité autour d'Apple de la part de sociétés qui sont aussi ses concurrents en dit long sur l'opposition de la Silicon Valley à la volonté de la police fédérale de faire plier le fabricant de l'iPhone.

"Les entreprises du secteur technologique comprennent la volonté du gouvernement d'obtenir des informations et respectent sa mission qui vise à nous protéger, mais nous espérons que le tribunal prendra en compte l'argument plus large de la sécurité et de la confiance qui sont également en jeu dans ce dossier", a expliqué Ed Black, directeur exécutif du CCIA.

Vendredi, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a estimé dans un communiqué qu'en voulant régler "un cas bien précis, les autorités risquent d'ouvrir la boîte de Pandore, avec des implications qui pourraient être extrêmement dommageables pour les droits de l'Homme de millions de personnes, y compris pour leur sécurité physique et financière".

(avec AFP et Reuters)