Assange : la décision de l'ONU ne changera rien pour la police britannique

Par latribune.fr  |   |  579  mots
Julien Assange refuse de se rendre en Suède de peur d'être extradé vers les États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks en 2010 de 500.000 documents classés secret défense sur l'Irak et l'Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques.
Visé par un mandat d'arrêt européen, le fondateur de Wikileaks vit reclus depuis juin 2012 dans l'ambassade équatorienne de Londres. Un groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire a estimé que son confinement dans l'ambassade était illégal. Les autorités britanniques restent toutefois déterminées à l'arrêter.

Article publié le 04/02 à 07h17, dernière mise à jour le 05/02 à 10h34.

Le fondateur de Wikileaks n'a pas l'intention de sortir de l'ambassade d'Équateur menottes aux mains. Alors que Julian Assange avait annoncé sur Twitter jeudi qu'il se rendrait à la police britannique si un groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire lui donnait tort dans l'affaire qui l'oppose au Royaume-Uni et la Suède, il vient de remporter son pari. L'organisation a effet conclu, dans un décision révélée jeudi par la BBC, qu'elle considérait que la détention du cybermilitant, qui vit confiné depuis près de quatre ans dans l'ambassade équatorienne à Londres, était illégale :

"Nous pouvons simplement constater que le groupe de travail est arrivé à une autre conclusion que les autorités judiciaires suédoises", a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère suédois des Affaires étrangères, alors que la justice suédoise cherche à interroger l'Australien dans une affaire de viol.

Commentant la décision de l'ONU à venir sur France Inter, Julian Assange a déclaré:

"Si les Nations unies décident en ma faveur, c'est véritablement quelque chose qui va nous renforcer."

"C'est (cette réclusion, NDLR) une situation inacceptable n'importe où en Europe et je suis absolument certain que mes arguments et que les arguments des Nations unies vont jouer en ma faveur."

Plainte en 2014 contre la Suède et la Grande-Bretagne

L'Australien de 44 ans est accusé par deux jeunes femmes suédoises de viol et d'agression sexuelle commis dans la région de Stockholm en août 2010. Il vit reclus depuis juin 2012 dans l'ambassade équatorienne de Londres.

Visé par un mandat d'arrêt européen, à la suite de la plainte déposée par les victimes présumées, il refuse de se rendre en Suède de peur d'être extradé vers les États-Unis. En effet, il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks en 2010 de 500.000 documents classés secret défense sur l'Irak et l'Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques.

"Si l'ONU annonce demain que j'ai perdu mon affaire contre le Royaume-Uni et la Suède, je sortirai de l'ambassade vendredi à midi pour être arrêté par la police britannique", a déclaré M. Assange. "Cependant, si je l'emporte et s'il est reconnu que les parties étatiques ont agi illégalement, j'attends la restitution immédiate de mon passeport et la fin de toute nouvelle tentative de m'arrêter", a-t-il ajouté.

"S'il quitte l'ambassade, nous ferons tout pour l'arrêter"

En septembre 2014, Julian Assange avait déposé plainte contre la Suède et la Grande-Bretagne auprès d'un groupe de travail sur la détention arbitraire (WGAD), organisme mandaté par l'Organisation des Nations unies, pour faire reconnaître son confinement dans l'enceinte de l'ambassade équatorienne depuis bientôt quatre ans comme une détention illégale. Ce groupe de travail, dont les décisions ne sont pas contraignantes, doit se prononcer vendredi sur le cas du fondateur de WikiLeaks.

"Le mandat d'arrêt reste en vigueur. S'il quitte l'ambassade, nous ferons tout pour l'arrêter", a dit un porte-parole de la police.

Quant au fondateur de Wikileaks, il estime quant à lui que cette décision est contraignante

"L'ONU m'a fait un communiqué hier soir en réaction aux spéculations de la presse disant clairement sa détermination à dire que cette décision était contraignante contrairement à ce que disent les autres", a-t-il ajouté.

"Cela pourrait inclure même des sanctions".

(Avec AFP)