Steve Jobs démissionne de son poste de PDG d'Apple

Par latribune.fr  |   |  782  mots
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L'emblématique co-fondateur du groupe à la pomme sera remplacé par Tim Cook à la direction générale, qui assurait déjà l'intérim. En arrêt maladie depuis le début de l'année, Steve Jobs deviendra toutefois président du conseil d'administration. L'action chute de 6% à Wall Street.

Apple devra apprendre à vivre sans Steve Jobs: son emblématique patron, en arrêt maladie depuis janvier, vient de démissionner de son poste de directeur général (CEO). "J'ai toujours dit que je serais le premier à vous prévenir le jour où je ne serais plus en mesure de remplir mes fonctions de PDG d'Apple. Ce jour est venu, explique-t-il dans une lettre au conseil d'administration du groupe à la pomme (accéder à la lettre envoyée aux collaborateurs d'Apple)

"Je souhaiterais continuer à servir, avec l'accord du Conseil, comme président du Conseil, comme directeur et comme salarié d'Apple", poursuit-il avant de "fortement" recommander la nomination du Tim Cook pour le remplacer. Une recommandation suivie par le conseil d'administration. "J'ai la certitude que les jours les plus brillants et plus innovants d'Apple sont encore à venir. Et j'attends avec impatience d'observer et de contribuer à ce succès avec un nouveau rôle", conclut-il.

 "La vision et le leadership extraordinaire de Steve ont sauvé Apple et l'ont guidé vers sa position de compagnie de technologies la plus innovante et de plus forte valeur dans le monde", a commenté Art Levinson, au nom du conseil d'administration, dans un communiqué.  "Steve a apporté des contributions innombrables au succès d' Apple et a attiré et inspiré des employés immensément créatifs et une équipe de direction de classe mondiale", a-t-il ajouté.

Temporairement suspendue, en l'attente d'un communiqué, l'action Apple perdait plus de 6% dans les échanges électroniques d'après Bourse.

En janvier, Steve Jobs était reparti en arrêt maladie, conservant toutefois son rôle directeur de général et restant impliqué dans les décisions stratégiques concernant la firme de Cupertino. Il était notamment apparu sur scène, début mars, pour présenter la deuxième version de l'iPad, la tablette du groupe. Puis en juin, lors de la conférence annuelle des développeurs d'Apple (WWDC).

Steve Jobs s'était déjà absenté pendant six mois en 2009. Son état de santé alimente régulièrement les spéculations et les inquiétudes des investisseurs et des actionnaires. Beaucoup redoutent son départ, alors qu'il a relancé une marque en perte de vitesse depuis son retour en 1997. 14 ans après, Apple est devenu la première capitalisation technologique du monde et la deuxième capitalisation américaine.

Fin juillet, le "Wall Street Journal" avait rapporté qu'Apple avait déjà commencé à prospecter pour trouver un remplaçant à Steve Jobs. Selon le quotidien des affaires, plusieurs membres du conseil des directeurs du groupe auraient ainsi mené des discussions pour évoquer sa succession et auraient même rencontré un haut responsable d'une autre société technologique.

"Les directeurs n'ont pas agi au nom de l'ensemble du conseil", nuançait alors le quotidien des affaires, qui précisait ne pas savoir si Steve Jobs était au courant de ces discussions informelles. "Ce genre de conversations en dehors du périmètre officiel sont rares (chez Apple), où les membres du conseil ont tous été choisis par Steve Jobs", poursuivait le "Wall Street Journal". Dans un courrier électronique adressé aux salariés d'Apple, Steve Jobs avait qualifié ces informations de "foutaises".

Steve Jobs a fondé Apple à la fin des années 1970 en compagnie de son ami Steve Wozniak, dans le garage de la famille Jobs, situé dans la Silicon Valley. Ils ont rapidement lancé leur premier ordinateur, l'Apple 1, suivi de l'Apple 2, dont l'immense succès avait placé la nouvelle entreprise parmi les leaders du marché naissant de l'informatique personnelle.

L'introduction en Bourse en 1980 fait de Steve Jobs un multimillionnaire. En 1983, il débauche John Sculley, alors directeur général de Pepsi, pour prendre la tête d'Apple, en lui posant une question entrée dans la légende du groupe: "Voulez-vous passer le reste de votre vie à vendre de l'eau sucrée, ou voulez-vous changer le monde ?"

Malgré le succès, l'année suivante, celle du lancement du Macintosh, des tensions apparaissent bientôt entre Steve Jobs et John Sculley, au point que le premier est débarqué du conseil d'administration. Il quitte alors Apple, vend l'ensemble de ses actions à l'exception d'une seule, et part fonder une nouvelle entreprise, NeXT.

En 1997, Apple rachète NeXT et Steve Jobs fait son retour dans l'entreprise de ses débuts, dont il devient officiellement le directeur général en 2000. Le groupe lance l'année suivante le baladeur numérique iPod, dont les différentes versions se sont depuis vendues à plus de 250 millions d'exemplaires. Suivent notamment l'iPhone, qui lance en 2007 Apple dans la téléphonie mobile, puis l'iPad, qui crée le marché entièrement nouveau des tablettes numériques.

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