Apple part à l'assaut du marché grand public avec l'iPad mini

Par Delphine Cuny  |   |  613  mots
Phil Schiller dévoilant mardi la nouvelle gamme d'iPad dont le mini. Copyright Reuters (Crédits : <small>Engadget</small>)
La firme à la pomme lance un produit plus accessible mais qui se veut au-dessus du lot. Apple applique la même stratégie de démocratisation du produit qu'avec l'iPod en maintenant son image haut de gamme.

Mini mais il fait le maximum. C?est un peu la démonstration qu?a voulu faire Apple ce mardi en présentant son iPad mini. Cette tablette plus petite, plus légère et plus fine que le modèle classique (7,9 pouces contre 9,7 pouces, 300 grammes soit moitié moins, et 7,2 mm soit un quart de moins), mais aussi un peu moins chère, est « complètement un iPad, de long en large » (« every inch an iPad »), n?a cessé de répéter Phil Schiller, le directeur marketing d?Apple. « D?autres ont essayé de faire des tablettes plus petites que l?iPad et ils ont échoué misérablement. Elles n?offrent pas une expérience formidable » a-t-il taclé non sans une certaine arrogance, soulignant que l?iPad représente 91% du trafic Web sur tablette. Il s?est ensuite lancé dans une démonstration comparative avec une Nexus 7 de Google, "en plastique et plus lourde", et surtout dotée d'un écran de 7 pouces soit une surface 35% inférieure et même de 67% en mode paysage (horizontal). « Vous avez une expérience de tablette sur l?iPad mini, sur l?autre, c?est l?expérience d?un téléphone sur un plus grand format » a-t-il fait valoir, en montrant qu?il y avait « 49% de contenu en plus sur une page Web » et en rappelant qu?il y a 275.000 applications spécifiquement créées pour l?iPad, qui fonctionneront sans problème et sans développement supplémentaire sur l?iPad mini. « Nous sommes tellement loin devant la concurrence que je ne les vois pas dans le rétroviseur » a-t-il raillé pour enfoncer le clou. 

La même stratégie de démocratisation qu?avec l?iPod
Sûr de lui, Apple veut résolument se positionner au-dessus du lot avec cette tablette qui reste assez chère, à partir de 339 euros pour la version WiFi avec 16 Go de mémoire (contre 509 euros pour le nouvel iPad de 4e génération). Ce prix élevé montre que la démarche n?est pas défensive par rapport aux Nexus 7 et Kindle Fire d?Amazon, à 199 euros. En leader incontesté d?un marché qu?il a créé et sur lequel il n?a fait que renforcé ses positions (69,6% à fin juin selon IHS iSuppli), Apple s?attaque au marché du grand public. Après avoir vendu son 100 millionième iPad en deux ans et demi, un cap atteint en quatre ans pour l'iPhone, la firme à la pomme peut appliquer la même stratégie de démocratisation du produit que celle qui a fait le succès de l?iPod en le déclinant pour d?autres usages et d?autres budgets. Quitte à cannibaliser un peu les ventes d?iPad "grand format". Avec cet iPad mini, comme avec l?iPod nano ou le Shuffle, Apple vend à tous ceux qui rêvent d?un iPad un appareil qui possède les mêmes fonctionnalités, le même puissant écosystème avec l?App Store et la part de glamour qui va avec, sans tomber dans l?ersatz. « L?iPad mini se vend plus cher du fait de la marque et de l?écosystème. Les consommateurs paieront pour une expérience plus riche » considère Carolina Milanesi, du cabinet Gartner. Francisco Jeronimo, chez IDC, prédit déjà que « l?iPad mini à 329 dollars sera un produit recherché à Noël. Les tablettes sous Android vont encore plus en baver. » Mais à Wall Street, l?accueil a été plus réservé. L?action Apple a baissé de 3,26%. Comme c?est presque chaque fois le cas après un keynote?
 

Pour en savoir plus :

>> Diaporama : l'iPad mini face à concurrence