Huawei : les sanctions américaines ont amputé son chiffre d'affaires au premier trimestre

Par Avec agences  |   |  503  mots
(Crédits : MICHELE TANTUSSI)
D'une année sur l'autre, le fabricant chinois a vu ses revenus reculer et son chiffre d'affaires devenir négatif au premier trimestre 2021. Or, un an plus tôt sur cette période, il s'affichait en hausse de 1,4%. Pour contourner les blocages érigés par l'administration Trump, le groupe compte accélérer sur sa division cloud.

Huawei a annoncé mercredi un repli de 16,5% sur un an de son chiffre d'affaires au premier trimestre, alors que le géant chinois des télécoms reste pénalisé par des sanctions américaines. Le groupe a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 152,2 milliards de yuans (19,4 milliards d'euros ou 23,4 milliards de dollars).

Or, un an plus tôt sur cette période, il s'affichait en hausse de 1,4% à 182,2 milliards de yuans (23,26 milliards d'euros actuels). En cause, la baisse des ventes de ses smartphones, que le constructeur impute à la cession de Honor, une marque de smartphones d'entrée de gamme dont il s'est séparé en novembre.

Mais aussi, les sanctions lors de la présidence Trump sont venues perturber ses plans. Pour y remédier, le géant vient d'ailleurs d'annoncer le lancement d'une nouvelle offre sur les services cloud afin de récupérer des marges via cette activité.

La marge bénéficiaire nette du groupe est d'ailleurs en croissance de 3,8%, contre +11,1% un an plus tôt. Celle-ci a pu être préservée par sa politique de réduction de coûts et les paiements de ces licences en royalties (600 millions de dollars).

Il n'empêche. "2021 sera une nouvelle année difficile" pour Huawei, a averti dans un communiqué le président en exercice du groupe, Eric Xu.

Le groupe basé à Shenzhen (sud de la Chine) est depuis quelques années au centre de la rivalité sino-américaine, sur fond de guerre commerciale et technologique entre les deux premières puissances mondiales.

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Les conséquences de l'ère Trump

Huawei s'était retrouvé dans le collimateur de l'ex-administration Trump, qui l'avait accusé, sans toutefois apporter de preuves, d'espionnage potentiel au profit de Pékin.

Conséquence: les Etats-Unis ont placé en 2019 le groupe sur liste noire afin de l'empêcher d'acquérir des technologies "made in USA", notamment les puces, pourtant indispensables à ses produits.

"Quels que soient les défis auxquels nous serons confrontés, nous resterons résistants. Pas seulement pour survivre, mais pour durer", a promis M. Xu.

Du fait des sanctions américaines, Honor peinait à s'approvisionner en composants électroniques.

Huawei, numéro un mondial des équipements 5G, une nouvelle norme de technologies mobiles amenée à révolutionner l'internet, fait également face à une pression croissante sur ce front.

L'administration Trump martelait que les services de renseignement chinois pourraient utiliser les équipements de Huawei pour surveiller les communications et trafics de données d'un pays.

En février, le fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, s'était toutefois voulu rassurant sur la "survie" du groupe, mais avait appelé l'administration Biden à "une politique d'ouverture" après les coups de l'ère Trump.

La pression de Washington a pesé l'an dernier sur les résultats de Huawei. Contrairement à 2019, le groupe n'a pas communiqué en détail le nombre de téléphones qu'il a vendus l'an dernier.

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