Pour déverrouiller son smartphone, rien de plus sûr que... sa sueur ?

Par latribune.fr  |   |  470  mots
A la différence des précédents dispositifs de sécurité, basés sur des éléments électroniques ou physiques, ce dispositif, développé par des scientifiques de l'Université d'Etat de New-York à Albany, s'appuie sur un élément biochimique : les sécrétions de la peau.
Des chercheurs ont mis au point une technologie permettant d'identifier un utilisateur par les sécrétions de sa peau. Ces éléments biochimiques sont beaucoup plus difficiles à reproduire, rendant le dispositif plus sûr, contrairement à la reconnaissance faciale ou aux empreintes digitales.

Après l'empreinte digitale et la reconnaissance faciale, des chercheurs ont mis au point une technologie pour déverrouiller son smartphone avec... la sueur. A la différence des précédents dispositifs de sécurité, basés sur des éléments électroniques ou physiques, ce dispositif, développé par des scientifiques de l'Université d'Etat de New-York à Albany, s'appuie sur un élément biochimique : les sécrétions de la peau.

"Les acides aminés présents dans la sueur peuvent être exploités pour établir un profil d'acide aminé capable d'identifier un utilisateur d'un téléphone portable ou d'un objet connecté", détaillent les chercheurs dans un article pour la revue scientifique ChemPhysChem, repéré par le site d'information Mashable. Autrement dit, les éléments chimiques présents dans la sueur sont propres à chaque individu et peuvent donc être un critère fiable pour identifier un utilisateur.

Cette technologie pourrait être avantageuse notamment "pour des personnes avec certains handicaps", poursuit l'article, car elle n'impose aucune position particulière de la main ou des doigts pour déverrouiller l'écran par exemple.

Plus difficile à répliquer, donc plus sûr

Le gros point fort mis en avant par les chercheurs concerne les questions de sécurité. Ces dernières années, des technologies se substituant au mot de passe ont été commercialisées, avec pour certaines de larges failles.

Le déverrouillage via l'empreinte digitale a par exemple était contourné par une simple photo. En 2014, les membres du Chaos Computer Club (CCC), un groupe de hackers allemands, sont parvenus à reproduire l'empreinte du pouce droit d'une ministre simplement à partir d'un cliché pris en conférence de presse, où la dirigeante avait son pousse en l'air. Cela a suffit pour déverrouiller son téléphone.

La reconnaissance faciale ne fait guère mieux. D'abord critiquée pour ses dysfonctionnements, notamment pour son manque d'adaptation aux changements d'apparence de l'utilisateur (un homme n'arrivait plus à déverrouiller son écran après s'être rasé par exemple), cette technologie présente aussi des failles de sécurité. L'iPhone X d'Apple en a fait les frais. Vendredi dernier, la société vietnamienne Bkav, spécialisée dans la sécurité, a déjoué la reconnaissance faciale en recréant, avec du silicone, du maquillage et des images collées, un visage enregistré pour débloquer l'iPhone.

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Selon les chercheurs d'Albany (New-York), il est beaucoup plus difficile de répliquer des éléments biochimiques, comme les sécrétions de la peau, comparé aux éléments physique comme l'iris, le visage ou l'empreinte digitale. Leur technologie serait donc plus sûr. Elle pourrait être commercialisable dans cinq ou dix ans. On verra alors si les hackers parviendront à pirater la sueur...